L’action de protestation menée devant le chantier pousse l’employeur à verser les arriérés de salaires. Ce cas montre que les mesures d'accompagnement doivent être renforcées et non pas démantelées.
Une visite de chantier d'Unia révèle des faits choquants: plusieurs travailleurs de la construction venus de Hongrie vivaient sur leur lieu de travail dans des conditions indignes, dormant sur des matelas à même le sol, à proximité de toilettes sales avec pour seul confort un chauffe-eau et une douche de fortune installée entre des murs à moitié arrachés. Une situation qui dure depuis mi-novembre déjà.
Unia est immédiatement intervenu en proposant aux cinq travailleurs un hébergement dans un hôtel afin de les sortir de ces conditions insalubres et humiliantes.
Les travailleurs ont en outre été privés de leur salaire. Le salaire minimum dans la branche est d'environ 27 CHF de l'heure. L'entreprise «Matszbo Team KFT», basée à Budapest, qui a détaché les travailleurs, leur promettait 15 euros de l'heure, un salaire dont les travailleurs n’ont jamais vu la couleur. Les indemnités de logement et de repas n’ont pas non plus été versées.
De concert avec les travailleurs, Unia a organisé une action de protestation devant le chantier, et le travail a été interrompu. Cela a permis à la société responsable, «Roga Generalunternehmung GmbH», dont le siège se trouve dans le canton de Schwyz, de prendre conscience des dysfonctionnements et l'a incitée à verser immédiatement les montants dus.
Les travailleurs ont déjà reçu les 36'305 francs qui leur étaient dus jusqu'à présent.
L'interruption du travail dans les cas flagrants de dumping salarial est efficace et peut rapidement mettre fin à de telles situations. Actuellement, une réglementation adéquate au niveau national fait défaut. Un renforcement ciblé des mesures d'accompagnement est nécessaire avec l’adoption d’une réglementation correspondante au niveau national.
Ce cas montre également que les frais occasionnés en Suisse doivent être supportés par les entreprises étrangères épinglées, faute de quoi se sont les travailleurs qui en payent le prix.