Pour un apprentissage serein

Notre enquête auprès des apprenti-e-s révèle que la plupart souffrent de stress, d’épuisement ou de journées interminables au travail. Nous voulons que leur santé soit mieux protégée.

Stress et épuisement pendant l’apprentissage: la santé doit être mieux protégée

L’apprentissage permet à beaucoup de jeunes de réussir leur entrée dans la vie professionnelle. D’après les chiffres de l’Office fédéral de la statistique, un-e apprenti-e sur quatre interrompt pourtant sa formation. Politiciens et patrons prétendent pourtant que la formation professionnelle suisse est l’une des meilleures du monde. Notre enquête auprès des apprenti-e-s met en lumière des réalités effrayantes.

L'essentiel en bref:

  • 1100 apprenti-e-s ont participé à l’enquête.
  • 34,5 pour cent sont mécontents de leur formation.
  • Près de la moitié des participant-e-s sont souvent stressés au travail, voire toujours. Davantage encore se sentent épuisés après le travail.
  • Si les apprenti-e-s subissent de la discrimination ou si les journées de travail sont interminables, ils sont plus souvent sujets à la pression et au stress. Leur santé en souffre.
  • Plus de la moitié des apprenti-e-s indiquent que l’Office de la formation professionnelle ne contrôle pas leurs entreprises.
  • Environ la moitié de l’ensemble des apprenti-e-s gagnent entre 500 et 999 francs.

« Les compétences sociales d’une entreprise doivent aussi être prises en compte. Cela commence au niveau de la direction. »

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Les résultats de l’enquête en détail

34,5 pour cent des participant-e-s ont indiqué être insatisfaits de leur formation. Parmi les raisons invoquées, il y a la longueur excessive des journées de travail, les discriminations telles que le racisme, le harcèlement sexuel ou le harcèlement moral et trop peu de vacances.

Les discriminations nuisent à la santé
Les apprenti-e-s exposés au racisme, au harcèlement sexuel ou au harcèlement moral sont plus fréquemment stressés au travail et se sentent épuisés. Ces discriminations les rendent plus vulnérables aux affections physiques et psychiques, et augmentent les risques d’accident. Leur santé est menacée.

Racisme: 35 pour cent affirment avoir été victimes de racisme. 12 pour cent d’entre eux disent souvent subir du racisme.

Harcèlement moral: 36,6 pour cent disent subir du harcèlement moral. 14,9 pour cent d’entre eux disent souvent subir du harcèlement moral.

Journées de travail interminables: plus de la moitié des apprenti-e-s travaillent plus de neuf heures par jour, alors que c’est illégal selon la loi sur le travail.

92,4 pour cent des apprenti-e-s sont stressés au travail. 53,2 pour cent d’entre eux sont souvent ou toujours stressés.

95,4 pour cent des personnes interrogées se sentent épuisées après le travail. 66,6 pour cent se disent souvent ou toujours épuisés. Cet épuisement est imputable au stress.

«Je trouve que le passage de treize semaines de vacances (au secondaire) à seulement cinq est assez brutal et c’est dur de s’y faire. Il faut surtout réduire le temps de travail parce que la pression et le stress sont trop forts avec les attentes et le travail devient difficile à supporter. Peu importe le niveau de salaire pendant l’apprentissage si le salaire après la formation est merdique». Une apprentie spécialiste en accompagnement

27,9 pour cent des femmes et 7,8 pour cent des hommes disent avoir subi du harcèlement sexuel. Nous ne pouvons pas nous prononcer sur les personnes non binaires parce que nous ne disposons pas de suffisamment de données à ce sujet.

Plus de la moitié des apprenti-e-s indiquent que leur entreprise n’a encore jamais été contrôlée par l’Office de la formation professionnelle. 21,7 pour cent ne savent pas si des contrôles ont eu lieu. 13,4 pour cent indiquent que leur entreprise n'a été contrôlée qu’une seule fois. 10 pour cent ont indiqué que leur entreprise a été contrôlée plusieurs fois.

Ces résultats démontrent que près de la moitié des apprenti-e-s gagnent entre 500 et 999 francs par mois, tandis qu’une part considérable (39,2 pour cent) gagnent entre 1000 et 1499 francs. Seule une petite minorité gagnent moins de 1500 francs et une toute petite partie moins de 500 francs par mois.

« Les apprenti-e-s ne doivent pas servir de main-d'œuvre bon marché en substitution du personnel à part entière. »

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Protéger la santé des apprenti-e-s

Les résultats de cette enquête démontrent que les entreprises formatrices doivent impérativement mieux protéger la santé des apprenti-e-s. Cela suppose:

  • Des contrôles plus fréquents par les offices cantonaux de la formation
  • Une amélioration des lois
  • Une réduction de la durée de travail hebdomadaire
  • Davantage et de meilleurs contrôles des écoles par un organisme indépendant et neutre
  • L’éradication des discriminations, du racisme et du sexisme

Tu peux t’engager aux côtés du syndicat Unia pour de meilleures conditions de travail pendant l’apprentissage.

Ressens-tu un malaise au travail ou y a-t-il des incidents qui te perturbent? Fie-toi à ton instinct et fais-toi aider. Prépare-toi:

  • Il vaut mieux connaître tes droits en tant qu'apprenti-e.
  • Note ce qui s’est passé et qui en est témoin.
  • Demande de l'aide à ton syndicat ou à une personne de confiance.
  • Confie-toi à quelqu’un.

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Engage-toi aux côtés d’Unia pour un apprentissage dans de bonnes conditions: participe à un groupe de jeunes.

Le/la secrétaire de ta région te contactera.

Tu t'intéresses à tes droits au travail?