Les journées de protestation sont la réponse des travailleurs à l’attitude de blocage de la direction de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) lors de la renégociation de leur convention nationale (CN). À l’heure où un maçon sur deux quitte la branche, la SSE refuse d’accorder des horaires de travail compatibles avec une vie de famille. Les syndicats cherchent depuis des mois à trouver des solutions à la table des négociations, mais les dirigeants de la SSE bloquent toute amélioration. Pire, ils veulent des détériorations en exigeant que les maçons travaillent davantage pour un salaire moindre.
Les travailleurs de la construction ne demandent rien d’extraordinaire. Quelques simples améliorations suffiraient à rendre la profession plus attractive. Concrètement :
Étant donné que la SSE s’oppose à ces revendications, des milliers de travailleurs de la construction ont interrompu leur travail depuis le mois d’octobre et ont participé à la vague de protestation nationale.
Aujourd’hui, elle atteint Zurich, le centre de l’économie de la construction suisse. Après que les maçons ont cessé le travail dans les régions Suisse orientale-Grisons, Suisse centrale et Zurich-Schaffhouse, environ 2500 travailleurs de la construction se sont réunis dans une assemblée de protestation interrégionale sur la Kanzleiareal à Zurich.
Ils ont ensuite défilé bruyamment à travers la ville jusqu’au siège de la SSE. Les travailleurs y ont déposé un sablier géant pour montrer que leur patience est à bout et qu’ils veulent des solutions rapides pour faire face à la crise du personnel qui frappe la branche. Ce faisant, ils montrent qu’ils sont résolus à poursuivre la lutte si la SSE persiste à refuser les améliorations nécessaires.
Les négociations sont en cours depuis le mois de juillet. Si aucun accord n'est trouvé d’ici la fin de l’année, la branche se trouvera, pour la première fois depuis plus de dix ans, dans une situation de vide conventionnel.
Après avoir longtemps retardé les négociations, la direction de la SSE a ensuite bloqué les améliorations nécessaires. À la place, elle exige des détériorations inacceptables. Lors de la dernière séance de négociations du 10 novembre, les dirigeants de la SSE ont expressément refusé l’offre des syndicats de prolonger la séance et de poursuivre les discussions le lendemain.
Les syndicats continuent à s’engager de manière à conclure une nouvelle convention nationale d’ici la fin de l’année. Mais si la SSE reste fermées aux discussions pour trouver des solutions à la crise du personnel, elle s’expose à une grève nationale de la branche en 2026.
Syndicat Unia 2025