Genève: le patron fait payer 2400 francs pour loger ses travailleurs

Assistés par Unia Genève, deux travailleurs ont déposé plainte pénale pour usure. (Photo: Niko Korte, pixelio.de)

Dumping salarial à Genève: un employeur fait payer un loyer de 2400 francs pour loger ses travailleurs. Déclarant un salaire à hauteur de la convention collective de travail du second œuvre, il déduit ensuite des frais de logement exorbitants, privant les ouvriers de leur salaire. Plainte pénale a été déposée pour usure.

En vue de rénover un immeuble entier pour le transformer en appartements-hôtels, l’administrateur de la société Vision Genève SA fait venir des travailleurs directement de Pologne, leur faisant miroiter une rémunération avantageuse.

Un salaire résiduel de 2000 francs

Dès leur arrivée en Suisse, les ouvriers sont logés par le patron qui prélève un loyer de 2400 francs auquel s’ajoutent 140 francs de frais d’électricité. Au final, les salariés touchent environ 2000 francs par mois sur un compte en Pologne. Les frais pour un studio, où les travailleurs sont logés à deux, reviennent à plus de 5000 francs par mois.

Suite au refus du patron de fournir des fiches de salaire, le Bureau de contrôle des chantiers de Genève est intervenu, ce qui a révélé ces déductions abusives. Informés  du problème, les travailleurs ont réclamé la différence salariale qui leur était due. Pour toute réponse, le patron les a licenciés durant les fêtes. Assistés par Unia Genève, deux travailleurs ont déposé plainte pénale pour usure.

Renforcement des mesures anti-dumping

Unia Genève réclame l’ouverture de discussions avec la Fédération patronale du second œuvre afin de renforcer le dispositif de lutte contre la sous-enchère salariale. Le syndicat demande aussi le renforcement des mesures d’accompagnement.