«Non à l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, pour de meilleures rentes de l’AVS!» – telles sont les revendications de l’appel urgent lancé par l’USS et Unia et remis aujourd’hui à la chancellerie fédérale. Avec plus de 314 000 de signatures réunies en un temps record, son écho auprès de la population a été massif.
Le parlement débat en ce moment de la réforme AVS 21, qui prévoit une augmentation de l’âge de la retraite des femmes et une diminution de leurs rentes AVS. Il en est hors de question.
Lors de la remise de l’appel, la présidente d’Unia Vania Alleva a rappelé qu’en Suisse, les femmes sont toujours très largement désavantagées. «Elles travaillent dans les professions «typiquement féminines» de la gastronomie et de la vente, où les salaires sont particulièrement bas. Elles sont deux fois plus nombreuses que les hommes à percevoir des bas salaires et accomplissent la large part du travail non rémunéré de care, de soins et de prise en charge, cela sans toucher un centime.»
Ces inégalités ne durent pas seulement durant leur vie professionnelle. Elles se répercutent aussi sur le niveau de leurs rentes, inférieures d’un tiers à celles de hommes. La responsabilité est du côté des deuxième et troisième piliers de la prévoyance vieillesse, qui désavantagent grandement les femmes.
Mais au parlement, les politiciens des partis bourgeois refusent de corriger ces injustices intolérables. Pas plus qu’ils ne sont prêts à ce que toutes les femmes puissent jouir d’une retraite leur permettant de vivre.
Au contraire, leur projet est d’imposer aux femmes une augmentation de l’âge de la retraite et – de facto pour beaucoup d’entre elles – une réduction de leurs rentes qui sont déjà basses.
Il est nécessaire de combler l’écart dont souffrent les rentes des femmes. C’est pourquoi les syndicats revendiquent une hausse des rentes AVS et ont lancé l’initiative AVS x13. L’AVS est solidaire et profite à tout le monde, en particulier aux personnes à faibles revenus et aux femmes. Le parlement ferait bien de prendre au sérieux leur mécontentement. Dans sa forme actuelle, la réforme AVS 21 est vouée à l’échec.