D’ici à fin 2022, le personnel de vente devrait travailler jusqu’à 24 dimanches. C’est inacceptable, surtout dans une branche féminine comme le commerce de détail. Aujourd’hui déjà, on exige des vendeuses et vendeurs une flexibilité maximale. Presque tou-te-s sont déjà disponibles six jours par semaine, travaillent le samedi, font un jour le service du soir et le lendemain celui du matin. Depuis la crise du Covid-19, les heures supplémentaires à n’en plus finir sont devenues la règle. Tout cela pour des salaires extrêmement bas. Et maintenant, le personnel devrait encore sacrifier leur vie sociale et familiale pour passer l’entier du week-end au magasin? C’en est trop!
L’extension du travail dominical affecte surtout les femmes. La conciliation entre le travail et la vie privée en pâtit. Ce sont principalement les femmes qui font vivre le commerce de détail, et ce sont encore elles qui s’occupent des enfants à la maison. On les a applaudies, mais on ne leur fait pas de cadeaux. En lieu et place du respect et de la solidarité, les partis bourgeois leur imposent leur agenda libéral et se mettent du côté des profiteurs de la crise.
D’un du point de vue de politique économique, la proposition Noser est absurde. Noser nous conte la fable d’une branche en perte de vitesse, or le contraire est vrai: les chiffres d’affaire ont atteint des sommets en 2020. Particulièrement ceux des gros distributeurs, ceux-là mêmes qui plaident pour une libéralisation des ouvertures dominicales. Ils savent bien que des heures d’ouverture étendues coûtent bien plus qu’elles ne rapportent, et que les petits magasins n’arrivent pas à les suivre. Ce sont ces derniers, avec les employé-e-s, qui en font les frais. Des remises sur leurs loyers les aideraient plus qu’une concurrence injuste.
Au lieu d’une libéralisation des horaires de travail dans la vente, il faut de toute urgence améliorer les conditions de travail du personnel. C’est un travail qui est essentiel pour garantir les services de base, comme on a pu le constater l’année dernière. Cela doit se traduire par des salaires plus élevés, qui permettent de vivre et d’avoir une vie sociale, ainsi que par des horaires qui ne rendent pas malade.