Cesser les activités non essentielles - faire respecter la protection de la santé dans les branches indispensables!
Le Conseil fédéral a adopté des recommandations de conduite et de nombreuses restrictions de la vie quotidienne afin de ralentir la propagation du virus Covid-19. Objectif : sauver des vies humaines et prévenir l'effondrement du système de santé. Ces règles s'appliquent également au monde du travail. De nombreuses entreprises ont déjà dû fermer. Toutes les autres doivent maintenant également contribuer à contenir la pandémie en prenant des mesures extraordinaires pour protéger leurs employé-e-s.
Refus des employeurs de se mettre en conformité - incapacité des autorités de faire respecter l’application
Unia est inondée de sollicitations de travailleuses et travailleurs inquiet-e-s, désespéré-e-s et indigné-e-s. Beaucoup trop d'employeurs ne respectent pas les consignes de santé et de sécurité. Dans la plupart des entreprises de construction, commerciales et industrielles, ainsi que dans un certain nombre de secteurs des services, le travail se poursuit pratiquement sans changement. Certaines associations d'employeurs veulent même profiter de la crise pour saper le code du travail et faire pression pour obtenir une extension des heures de travail et des horaires d'ouverture.
En plus, la plupart des organes d'inspection du travail, en particulier les inspections cantonales du travail, ont cessé leurs activités. Et le gouvernement fédéral ne réagit pas. Les autorités ne semblent donc pas se préoccuper de la mise en œuvre effective des bonnes mesures de protection qu’elles ont décidées.
Salarié-e-s en détresse
Cette situation met des centaines de milliers de salarié-e-s en état de détresse. Elles et ils ne peuvent pas simplement rester chez eux parce que leur employeur ignore les mesures de protection car cette attitude pourrait leur coûter leur salaire dont ils et elles ont grandement besoin voire même leur emploi.
Du point de vue de la protection de la santé, cette situation est inadmissible. Il ne sert à rien de prêcher la "distanciation sociale" et de reléguer les enfants à la maison si les salarié-e-s continuent à être contraint-e-s de travailler en tête à tête ou main dans la main. Il ne sert à rien de décider des mesures de protection dont l’application dépend entièrement du bon vouloir des patrons.
Seule une minorité de patrons responsables - tels que les associations de construction des cantons VD, GE et TI et les horlogers de Suisse romande - ont su tirer les bonnes conclusions de cette situation misérable après discussion avec les partenaires sociaux: les entreprises concernées ont été fermées parce que les mesures n'ont pas pu être mises en œuvre.
Cesser le travail dans les secteurs économiques non essentiels
Les autorités se trouvent face à leurs obligations. Les mesures de protection sont bonnes, mais elles doivent aussi être contrôlées et les abus éliminés. A défaut, le travail doit cesser. Le fait que les autorités ne contrôlent même plus l'application de leurs mesures équivaut à une déclaration de faillite.
Unia exige donc : le Conseil fédéral doit veiller à ce que les autorités fassent cesser le travail dans tous les secteurs économiques non essentiels jusqu'à ce qu'elles puissent assurer la mise en œuvre des mesures de protection. Les entreprises doivent prouver qu'elles peuvent se mettre en conformité avec les mesures de protection et poursuivre leurs activités dans le cadre des exigences officielles.
Pour les salarié-e-s exerçant des activités indispensables pour la société, des mesures de protection maximales doivent être mises en œuvre à toute vitesse. L’application de mesures doivent être contrôlées immédiatement, faute de quoi elles devront être abandonnées. Les employeurs doivent associer les salarié-e-s et leurs représentant-e-s dans la planification de ces mesures.
Payer les salaires, renforcer la sécurité sociale, lutter contre la crise
Personne n'a fait appel à ce virus - il serait absurde de blâmer les autorités pour les problèmes qu'il cause. Mais ses conséquences exigent toute notre attention et notre solidarité.
Outre la protection immédiate de la santé, il faut également des mesures urgentes contre la crise sociale imminente. Ici aussi, une prise de position claire du gouvernement est nécessaire. Unia exige de la Confédération et des Cantons
- la garantie de toutes les pertes de salaire pour tou-te-s les travailleuses et travailleurs dues à la crise de Covid 19 ;
- l'adaptation du système de sécurité sociale à la situation d'urgence, notamment en étendant le droit aux allocations de chômage pour la durée de la crise ou pour 200 jours ;
- un programme de soutien aux entreprises et aux secteurs en difficulté et un ensemble de mesures visant à relancer l'économie lors de la crise à venir.