1er mai - Plus de protection pour tout le monde : non au démantèlement et à la discrimination
Beaucoup de travailleuses et travailleurs se font du souci : pour leur emploi, pour leur salaire et leur future rente. Les recettes néolibérales de l’Union patronale, des politiciens bourgeois et des populistes de droite ne résoudront rien. Au contraire, elles mettent en péril la cohésion sociale et conduisent dans une impasse. Unia s’y oppose donc fermement.
Vania Alleva : unité et solidarité pour une meilleure société
La présidente d’Unia Vania Alleva juge essentiel que le travail soit reconnu à sa vraie valeur : sous forme de rémunération équitable, de bonnes conditions de travail et de sécurité sociale, mais aussi sous forme de respect et de dignité. « Le chômage, l’incertitude liée à l’emploi, les pressions salariales, les contrats précaires, la flexibilisation unilatérale gagnent du terrain, en Suisse comme dans beaucoup d’autres pays. D’où une insécurité sociale croissante, des inégalités toujours plus extrêmes et des discriminations en hausse. »
Beaucoup de personnes sont inquiètes. « Ces inquiétudes découlent d’une politique qui ne se soucie pas des problèmes des gens, obéissant aux dogmes néolibéraux. (…) D’une politique de redistribution éhontée au profit des riches et des supers riches. »
Les démagogues de droite cherchent à tirer un profit politique de l’incertitude régnante avec leurs discours de haine à relents nationalistes. Vania Alleva est formelle : « la discrimination ou les devises nationales évoquant le sang et la patrie ne résoudront pas les problèmes réels. » Au contraire, les clivages vont se renforcer et les bases de la solidarité vaciller. « Ce n’est qu’en nous serrant les coudes et en luttant ensemble pour nos valeurs centrales que sont l’égalité, la liberté, la sécurité et la solidarité que nous parviendrons à trouver de vraies solutions aux problèmes réels d’aujourd’hui ! »
Unia entend bien repousser les attaques contre la loi sur le travail, qui dégraderaient les conditions de travail et mettraient en péril la santé des employé-e-s.
Unia soutient des solutions viables pour les travailleuses et travailleurs, comme sur le dossier de la prévoyance vieillesse : « le compromis trouvé dans Prévoyance vieillesse 2020 garantit le financement de l’AVS et améliore, pour la première fois depuis 40 ans, les prestations de la plus sociale de nos assurance sociales, pour le plus grand profit de celles et ceux qui gagnent peu. (…) Il est néanmoins injuste que les femmes le paient aussi cher, en devant travailler plus longtemps. » Par conséquent, pour que l’égalité salariale ancrée depuis des décennies dans la Constitution et la loi devienne enfin réalité, Unia entend lancer une « initiative subito » pour sa concrétisation dans les entreprises.
Véronique Polito : plus de protection de la main-d’œuvre âgée
Dans son discours prononcé à Fribourg Véronique Polito, membre du CD, souligne que les grèves et conflits liés à des licenciements collectifs se sont multipliés ces derniers temps, en Suisse romande surtout. D’où sa conclusion : « Les travailleurs ont besoin de protection, aujourd’hui plus que jamais. » Selon Véronique Polito, un phénomène de précarisation rampante affecte toutes les branches. Notamment la vente, où l’essor du commerce en ligne est désastreux pour l’emploi. Avec l’apparition d’Uber, de nouvelles formes d’exploitation illégale de la main-d’œuvre gagnent du terrain dans le secteur des transports. Et dans le secteur des soins, les emplois précaires à temps partiel deviennent toujours plus la norme.
La situation est alarmante pour les travailleurs âgés : « le tabou du licenciement des plus de 50 ans n’existe plus. Toujours plus de travailleurs âgés sont obligés de se tourner vers les agences d’emploi temporaire pour retrouver un emploi… parfois dans l’entreprise qui les avait précédemment licenciés. » Véronique Polito invite à introduire une protection contre le licenciement pour les plus de 50 ans et une rente-pont pour empêcher que les travailleurs âgés ne tombent au chômage.
Corrado Pardini : ensemble pour une numérisation à visage social
Comme chef de l’industrie d’Unia, Corrado Pardini critique lui aussi dans son discours saint-gallois l’idéologie dominante néo-libérale : « le néo-libéralisme conduit aux conflits armés et à la guerre civile. » Il mentionne néanmoins des tendances encourageantes. Comme en France où très vite, le mouvement lancé par Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) a forgé une alternative au néolibéralisme. Cet exemple encourage à passer à l’offensive en Suisse.
Par ex. sur le thème de la numérisation : « depuis des années, nous demandons au monde politique d’encourager la reconversion numérique et écologique de l’économie. Nous avons soumis aux employeurs diverses propositions de politique industrielle. Si l’État et le patronat refusent cette politique, la numérisation risque de coûter bientôt 100 000 emplois à la Suisse. Par contre, une quatrième révolution industrielle bien conçue offrirait d’immenses chances à notre pays. Elle allégerait et améliorerait les conditions de travail. Son bilan écologique serait positif. De nouvelles industries verraient le jour. » Or elle devrait être utile aux employé-e-s et aménagée de manière consensuelle.
« Or faut-il pour autant démanteler les CCT, les salaires, la protection de la santé ainsi que la sécurité de l’emploi dans le sillage de la quatrième révolution industrielle, afin d’ubériser toute la société ? Les actionnaires en rêvent, mais nous protestons contre une telle dérive. Nous allons veiller ensemble à instaurer une numérisation plus sociale et davantage de justice. »
Corinne Schärer : des salaires décents pour toutes les femmes
À Lenzburg Corinne Schärer, membre du CD, appelle à « en finir avec les violences faites aux femmes, à développer l’assurance-maternité et à introduire enfin un congé parental, comme il en existe un peu partout en Europe. L’heure est aussi venue d’accorder une reconnaissance sociale à toutes les tâches de soins et de ménage dont les femmes se chargent, en général gratuitement. (…) Cet important travail contribue énormément à notre bien-être général et à notre niveau de vie. Et ce travail serait gratuit ? Il exposerait à un risque de pauvreté ? À des lacunes dans les rentes ? Faisons aussi du 1er mai la journée du travail invisible, en revendiquant de meilleures conditions de vie et des salaires décents pour toutes les femmes ! »
Corinne Schärer dénonce les attaques visant la loi sur le travail ainsi que l’assouplissement de l’enregistrement du temps de travail en discussion au Parlement : « si le temps de travail cesse d’être enregistré et si la durée maximale de la semaine de travail n’est plus limitée, non seulement notre santé en pâtira, mais on ne pourra plus concilier travail et famille. »