1er mai: Non aux discriminations et à l’offensive bourgeoise de démantèlement social
Vania Alleva: la lutte, ça rapporte!
Vania Alleva, présidente d’Unia, a dénoncé à Coire le durcissement du climat politique dû aux milieux patronaux: «avec sa politique du bouc émissaire financée par Christoph Blocher et par d’autres milliardaires, l’UDC a remis au goût du jour la xénophobie en Suisse. Et depuis l’adoption du bout des lèvres de la scandaleuse initiative contre l’immigration de masse, les mêmes milieux ont rallié un nombre croissant d’associations patronales à leur politique hostile aux travailleurs/euses et aux syndicats. Au lieu de renforcer les mesures d’accompagnement destinées à protéger les salaires et les conditions de travail et de garantir ainsi les acquis de la libre circulation des personnes, ces mêmes employeurs réclament désormais à voix haute de nouvelles discriminations, des déréglementations et des baisses d’impôts. Avec l’appui de leur nouvelle majorité parlementaire, ils visent à baisser les rentes, à augmenter l’âge de la retraite à 67 ans, à assouplir le droit du travail et à abolir, pour une grande majorité des travailleurs/euses toute limitation, en matière de durée du travail.»
Vania Alleva a rappelé que la lutte, ça paie: «nous devons et nous pouvons nous défendre avec succès, en serrant les rangs et en luttant tous ensemble. Le maintien de la retraite à 60 ans sur les chantiers et la débâcle de l’initiative de mise en œuvre de l’UDC en février dernier le montrent clairement: la solidarité et la résistance, ça paie!»
Aldo Ferrari: AVSplus pour tout le monde!
Aldo Ferrari, vice-président d’Unia, a fustigé à Fribourg le manque de vision politique: «Il en va de même dans le cadre de la réforme prévoyance 2020 avec l’augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans préconisée par la droite comme seule solution à nos problèmes de financement des retraites. Relever l’âge de la retraite à 67 ans dans un pays ou la moyenne d’âge de départ à la retraite est encore de 64 ans, c’est un transfert de charges vers les prestations complémentaires et l’aide sociale donc vers l’assistance. Ceci au détriment d’un régime d’assurance sociale comme l’AVS à laquelle chacune et chacun a droit après une vie de travail.» Le patronat et les partis bourgeois ont choisi pour des raisons politiques de créer un climat de panique dans la prévoyance professionnelle. Or grâce à l’initiative AVSplus lancée par les syndicats, «le débat ne s’articule plus seulement autour de la réduction des prestations mais aussi sur celle d’une amélioration. Avec AVSplus nous avons la possibilité de renforcer notre pilier universel, le pilier de la solidarité du plus riche vers le plus démuni. Pour une somme raisonnable et économiquement supportable, nous pourrons offrir à un nombre croissant de retraités un meilleur pouvoir d’achat qui profitera à notre pays et à son économie intérieure qui en a bien besoin.»
Corinne Schärer: mettons fin aux inégalités!
Corinne Schärer, membre du comité directeur d’Unia et responsable du département Politique conventionnelle et groupes d’intérêt, a insisté dans son discours sur les inégalités sociales entre les CEO des multinationales et les salarié-e-s ordinaires, mais aussi entre les salaires des hommes et des femmes. «Malgré la crise, les grands patrons ont encore amélioré leur salaire et leurs bonus de 11% cette année, tandis que les travailleuses-eurs repartaient les mains vides, voire étaient jetés à la rue. Et les femmes ne bénéficient toujours pas de l’égalité salariale. C’est un vrai scandale!»
Corrado Pardini: stoppons les attaques néolibérales contre l’AVS
Corrado Pardini, conseiller national, responsable du secteur Industrie et membre du CD d’Unia, a dénoncé dans son discours la politique bourgeoise de démantèlement social et les attaques néolibérales contre notre prévoyance vieillesse: «là où l’UDC et le PLR opèrent des coupes dans les assurances sociales, les individus doivent s’assurer à titre privé. Il s’agit d’un business se chiffrant en centaines de milliards de francs pour les assureurs privés, qui possèdent des dizaines de lobbyistes au Palais fédéral. Voilà pourquoi ces gens dénigrent l’AVS. Ils créent un climat de panique en menant des campagnes financées à coups de millions. L’AVS n’est pas sûre, nous disent-ils. Comme la société a tendance à vieillir, les travailleuses et travailleurs seraient toujours moins nombreux à devoir payer pour toujours plus de vieux. Foutaises! Nous ne marchons pas! D’abord, les gens n’ont pas une date de péremption comme les yoghourts. Ensuite, l’AVS repose sur une organisation bon marché, efficiente, équitable, sûre et intelligente […] La bonne méthode consiste à renforcer l’AVS. Neuf dixièmes de la population tirent la majeure partie de leurs revenus du 1er pilier, seuls 10% des gens retirent davantage du 2e et du 3e piliers. Voilà pourquoi nous avons lancé l’initiative AVSplus. Il faut améliorer les rentes. Il est grand temps de le faire. Toute autre solution serait indécente.»
Dans son discours, Corrado Pardini a en outre évoqué la mauvaise politique menée par la Banque nationale: «la monnaie doit nous être utile. Or le franc fort nous cause du tort. Il a déjà causé la disparition de 40 000 emplois. Dans l’industrie, le tourisme, le commerce de détail […] Or derrière ces jobs, il y a des existences humaines, des familles […] le Président de la Banque nationale Jordan veut désindustrialiser la Suisse. Cela a toujours été le projet des néolibéraux, à commencer par Margaret Thatcher. Son programme était le suivant: démanteler l’industrie, battre les syndicats, libéraliser les marchés financiers.»
Nico Lutz: ensemble nous sommes forts!
Nico Lutz, responsable de la construction et membre du comité directeur, a évoqué à Winterthour la fructueuse défense de la retraite à 60 ans sur les chantiers en 2015. La lutte des maçons est un bon exemple de nos possibilités de repousser les attaques du camp bourgeois: «nous pouvons empêcher ensemble le démantèlement des rentes. Les travailleurs de la construction l’ont prouvé l’année dernière. Grâce à leur lutte, la retraite anticipée a été préservée, sans relèvement de l’âge de la retraite ni démantèlement des prestations.» Nico Lutz a souligné que les maçons n’ont gagné la lutte que parce qu’ils se sont serré les coudes et ont refusé de se laisser diviser. C’est la recette du succès, pour tous les travailleuses-eurs de Suisse: «Ensemble nous sommes forts! – Uniti siamo forti!».
Pierluigi Fedele: la Banque nationale doit assumer ses responsabilités
Pierluigi Fedele, membre du CD d’Unia et responsable de l’industrie horlogère, a critiqué dans son discours prononcé à La Chaux-de-Fonds la mauvaise politique de la Banque nationale: «Depuis le 15 janvier de l’année passée, plus de 50'000 places de travail ont été perdues, détruites en Suisse, pour la plupart dans le secteur industriel, mais également dans le tourisme ou le commerce de détail. La perte de ces places de travail n’ayant pas forcément un impact immédiat sur les courbes du chômage, le monde politique ne prend pas, ou ne veut pas prendre l’ampleur du problème au sérieux. Le Conseil fédéral, la majorité du Parlement et les principales associations patronales restent les bras croisés alors que, sous leurs yeux, la Banque nationale ruine la place industrielle avec une politique monétaire insensée.»
Lieu et heure des discours du 1er mai 2016:
- Vania Alleva: Coire, 11 heures (en allemand)
- Aldo Ferrari: Fribourg, 11 heures
- Corinne Schärer: Frauenfeld, 11 heures (en allemand)
- Corrado Pardini, Interlaken, 17 heures (en allemand)
- Nico Lutz, Winterthour, 11 heures (en allemand)
- Pierluigi Fedele: La-Chaux-de-Fonds, 10 heures
Discours du 1er mai d’Unia à télécharger