Majorité de femmes dans les instances dirigeantes d’Unia, appel à la grande manifestation des soins du 22 novembre

Le congrès a élu les instances dirigeantes nationales pour les quatre années à venir. Les délégué-e-s ont réélu Vania Alleva à la présidence. Les vice-président-e-s Véronique Polito et Martin Tanner complètent la présidence.

Silvia Locatelli et Timur Öztürk entrent au comité directeur

Silvia Locatelli et Timur Öztürk ont été nouvellement élus au comité directeur. En tant que secrétaire syndicale pendant de longues années à Neuchâtel, Silvia Locatelli dispose d’une expérience considérable du travail de construction syndicale, surtout dans les branches industrielles. Elle a débuté au syndicat en 2009 et dirige la région Unia Neuchâtel depuis 2021. Il va de soi pour elle que les syndicats doivent systématiquement défendre les intérêts des travailleuses et travailleurs: «Je suis absolument convaincue que nous avons besoin d’un changement social fondamental. Et ce changement viendra des syndicats», estime Silvia Locatelli.

Timur Öztürk vient renforcer le comité directeur avec de longues années d’expertise acquises à la caisse de chômage Unia où il a commencé, il y a trente ans, comme collaborateur spécialisé et où il occupe maintenant une position dirigeante. Il y a mené à bien de grands projets de réforme et est profondément attaché à la qualité des services. Timur Öztürk dit à ce propos: «Nous parlons de chômeuses et de chômeurs, de personnes qui se trouvent souvent dans des situations difficiles. C’est pourquoi il est important que nous payions rapidement, que nous informions mieux, que les décisions soient claires et que nous soyons plus facilement joignables».

En tant que Suissesse d’origine espagnole et que titulaire de la double nationalité suisse et turque, l’une et l’autre connaissent la situation des migrant-e-s en Suisse à travers leurs propres expériences. Aux côtés de Bruna Campanello et de Nico Lutz, membres réélus, ils complètent le comité directeur national.

Renate Schoch et Yves Defferrard, les membres démissionnaires du comité directeur qui prendront de nouvelles fonctions au sein du syndicat Unia, ont été remerciés sous un tonnerre d’applaudissements.

En même temps, 42 autres membres venant pour la plupart de la base ont été élus au comité central. Le plus grand syndicat de Suisse compte désormais une majorité de femmes aussi bien au comité directeur qu’au comité central.

Une présidente aux orientations claires

Dans son discours de remerciement, la présidente Vania Alleva, brillamment réélue, a insisté sur la nécessité d’aller de l’avant ensemble pour organiser le monde du travail du futur. «Il le faut, parce que le monde du travail évolue rapidement en raison de la tertiarisation, de la numérisation et de la précarisation. Pour ne pas nous laisser déborder par ces changements, nous devons rester une organisation agile et développer notre action syndicale sur le terrain interprofessionnel».

Du point de vue politico-syndical, elle a fixé les grands axes d’action suivants dans son discours:

• Une amélioration réelle des salaires et des conditions de travail est nécessaire pour les salarié-e-s. C’est le seul moyen d’endiguer la montée de l’extrême droite.
• Nous voulons stabiliser la relation avec l’Union européenne en imposant des droits forts pour les travailleuses et travailleurs, les mêmes pour toutes et tous.
• Nous renversons l’offensive de déréglementation bourgeoise, qui engendre des rapports de travail plus précaires. Nous voulons, au contraire, réduire la durée et l’intensité du travail dans les entreprises pour qu’il ne ruine pas la santé.

Le rôle de l’action collective au service du progrès social

Dans son allocution, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a mis l’accent sur le rôle des syndicats dans le progrès social en Suisse, que ce soit pour les retraites anticipées ou pour l’AVS. Elle a souligné combien il était important de faire bloc pour le progrès social: «Unia a démontré de façon éclatante que l’unité renforce la portée des forces progressistes; qu’un syndicat uni et influent est un levier essentiel pour la défense des droits des travailleuses et des travailleurs.»

Tout le monde dans la rue pour des soins et un accompagnement de qualité!

Une infirmière a démontré, avec beaucoup de conviction, combien les salarié-e-s s’inquiètent de voir le secteur de la santé s’enfoncer de plus en plus dans la crise.

Des mesures concrètes doivent être prises d’urgence. Alors que le peuple a pourtant approuvé à 61 pour cent l’initiative sur les soins, ses principales revendications, à savoir de bonnes conditions de travail, des répartitions sûres des postes et un financement stable, ne sont toujours pas mises en œuvre.

Les délégué-e-s ont remis leurs revendications à la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider:

• L’humain et ses besoins doivent être placés au centre des soins.
• De bonnes conditions de travail pour les salarié-e-s et un financement tourné vers l’avenir sont nécessaires. 

C’est dans cet esprit que le congrès d’Unia appelle à une grande manifestation des soins, le 22 novembre à Berne.

Résolution:  «Tout le monde dans la rue pour des soins et un accompagnement de qualité!» 

Aperçu du programme, informations complémentaires

Les sujets suivants seront à l’ordre du jour de la troisième journée du congrès:

• Texte d’orientation «Pour des droits du travail en phase avec leur temps».
• Allocution de Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse
• Allocution de Zehra Khan, invitée internationale de la fédération syndicale des femmes travailleuses à domicile du Pakistan (Home-Based Women Worker’s Federation - HBWWF).
• Autres résolutions et propositions.