Les sans-papiers ont des droits

Ces informations sont également disponibles dans les langues suivantes: Deutsch, Italiano, English, Español, Português, Türkçe, Shqip, Srpskohrvatski Cette page a été produite par le syndicat Unia, avec le concours des antennes pour sans-papiers.

Vivez-vous ou travaillez-vous en Suisse sans permis de séjour?

Environ 150 000 personnes dans votre cas vivent en Suisse sans permis de séjour. La plupart des «sans-papiers» ou «clandestin-e-s» sont des travailleuses et travailleurs sans statut de séjour régulier, majoritairement dans le nettoyage, dans des ménages privés, sur les chantiers, dans les hôtels et restaurants, dans les transports ou dans des exploitations agricoles.

Que vous soyez arrivé-e en Suisse sans visa ou sans permis de séjour valable ou que vous soyez resté-e après l’échéance de votre permis de séjour, vous avez des droits fondamentaux. Les droits humains ne sont liés à aucun statut de séjour. Ils sont universels.

Ce site internet contient des informations utiles pour la vie au quotidien et vous renseigne sur vos droits. Vous trouverez également de l’aide auprès des bureaux de conseil pour les sans-papiers dans votre canton de résidence. Présentez-leur en confiance tous les aspects de votre situation particulière. Ces organismes sont indépendants et soumis au devoir de confidentialité. Il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour se renseigner. Vous trouverez ici plusieurs adresses utiles.

Vous trouverez aussi auprès du syndicat Unia plus d’informations. De manière générale, gardez bien en tête que vos documents et biens personnels vous appartiennent. Aucune personne ni autorité n’a le droit de vous les confisquer. De même, comme il est important que les faits soient prouvés. Conservez bien tous les éléments probants: SMS, lettres, contrats, agendas, etc.

D’autres brochures abordent des informations qui peuvent aussi vous être utiles: par exemple «Mes droits au travail» sur le site internet d’Unia, ou dans votre secrétariat régional d’Unia.

1. Régularisation du séjour

Les personnes venant de l’extérieur de l’UE ont très peu de possibilités d’obtenir un permis de séjour en Suisse. En tant que sans-papiers, il n’y a guère que le permis pour cas de rigueur ou pour regroupement familial pour régulariser sa situation.

La loi prévoit actuellement que les sans-papiers sans autorisation de séjour doivent immédiatement quitter le pays, sauf en s’ils peuvent prouver leur «situation personnelle d’extrême gravité» (dit «cas de rigueur»).

Les décisions sur les demandes pour cas de rigueur relèvent de la compétence des cantons: concrètement, une demande doit être présentée à l’autorité de migration du canton où on réside. Dans chaque cas, la situation personnelle globale est examinée individuellement. La pratique dans ce domaine est différente d’un canton à l’autre et dépend fortement des contextes politiques. De plus, en cas d’approbation cantonale, la Confédération doit aussi donner son accord à la régularisation. Elle le fait dans la plupart des cas.

Généralement, les autorités estiment qu’un cas de rigueur n’est pas réalisé lorsque le séjour est inférieur à cinq ans. Ce n’est que pour les séjours plus longs que les demandes sont sérieusement examinées. Différents critères prouvant une «intégration poussée» sont pris en compte, comme la durée de séjour en Suisse, l’indépendance financière, l’intégration, la santé, le casier judiciaire et d’autres encore. Concrètement, de nombreux sans-papiers qui sont en Suisse depuis plus de 10 ans (ou 5 ans pour les familles avec enfants scolarisés), qui sont financièrement indépendants, sans casier judiciaire et qui maîtrisent la langue nationale de leur lieu de domicile.

Les requérant-e-s d’asile qui ont reçu une décision d’asile négative entrée en force peuvent aussi demander une autorisation de séjour pour cas de rigueur en cas de séjour connu des autorités en Suisse depuis au moins 5 ans. Toutefois, dans la pratique, 5 ans sont loin d'être suffisants dans de nombreux cantons.

Les victimes du crime de traite des êtres humains sont aussi protégées de manière spécifique. Même si vous êtes consentant-e, si vous avez été contraint-e de travailler sous la menace, la violence ou à cause de prétendues dettes, par exemple en cas d’exploitation sexuelle, d’exploitation de votre force de travail, d’exploitation domestique ou encore de contrainte à commettre des infractions ou à mendier, vous pouvez être soutenu-e et obtenir une régularisation.

Mariage ou partenariat enregistré

Toute personne a le droit de se marier, mais ce n’est pas simple dans la pratique quand on est sans-papiers parce que les ressortissant-e-s étrangèr-e-s qui désirent le faire doivent prouver qu’ils ou elles séjournent légalement en Suisse. Les bureaux d’état civil doivent en outre communiquer aux autorités compétentes l’identité des époux et épouses dont le séjour est irrégulier. Le Tribunal fédéral a toutefois décidé que le mariage en Suisse ne peut pas être refusé de manière générale aux sans-papiers. Ce qui signifie que chaque cas doit être examiné individuellement et que l'office des migrations doit délivrer une "tolérance de séjour" pour qu’une procédure de préparation du mariage puisse être effectuée. La pratique est différente d’un canton à l’autre. Renseignez-vous auprès d'un centre de conseil sur la procédure.

Les couples de même sexe peuvent se marier. Ils peuvent aussi convertir en mariage un partenariat enregistré préalablement conclu, en soumettant une déclaration commune à un officier de l'état civil.

En cas de soupçon de mariage ou de partenariat de complaisance (« mariage blanc Â»), l’officier d’état civil doit refuser de le cĂ©lĂ©brer. Vous n’avez pas d’autre option que de vous rendre dans le pays dont vous avez la nationalitĂ©, soit pour vous y marier ou conclure un partenariat puis demander un regroupement familial en Suisse, soit pour y demander un visa pour la prĂ©paration du mariage ou du partenariat en Suisse, afin que vous puissiez entrer lĂ©galement en Suisse pour la cĂ©rĂ©monie.

En cas de divorce ou de séparation (dissolution du ménage commun) durant les trois premières années, et même si vous êtes victime de violence conjugale, vous risquez de perdre votre permis de séjour B. Selon votre situation (avec ou sans enfants), il faut alors demander un permis pour cas de rigueur, si vous avez déjà vécu en Suisse pendant plusieurs années.

Autres cas

Si vous êtes mineur-e et que votre parent direct a une situation régulière, cette personne peut demander un permis pour vous. Il en va de même si vous êtes mère d’un-e mineur-e qui a la nationalité suisse, une des nationalités européennes ou qui a une situation régulière. Cependant les conditions sont très strictes.

Vous êtes apatride en Suisse si vous n’avez pas ou plus de nationalité sans que cela soit de votre faute, et que vous n’avez aucune possibilité d’en obtenir une. Vous pouvez demander au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) la reconnaissance d'apatridie pour recevoir un permis de séjour (B) et un document de voyage pour aller à l'étranger. Si vous êtes mineur-e, vous pourrez aussi déposer une demande de naturalisation facilitée après avoir séjourné 5 ans en Suisse. Toutefois, la procédure est longue et très compliquée. Vous devez notamment démontrer qu’aucun Etat ne vous reconnaît comme ressortissant-e. Cette reconnaissance est pourtant nécessaire car vous risquez de vous trouver (de façon répétée) en détention administrative, même si votre expulsion est illicite.

2. Santé

Être sans-papiers implique souvent de vivre dans des conditions difficiles. Le travail est souvent pénible et nuisible pour la santé. Vous subissez en plus le stress d’une vie sans permis, loin de vos proches. Cela peut avoir un impact négatif sur votre santé.

Les guides de santĂ© de la Croix-Rouge Suisse (CRS), de Caritas et de l’Office fĂ©dĂ©ral de la santĂ© (OFSP) vous fournissent des informations plus dĂ©taillĂ©es (vous pouvez vous les procurer auprès des bureaux de conseil ou sur www.migesplus.ch.

Tous les établissements de soins et tous les médecins de Suisse sont tenus de prodiguer une assistance dans les situations d’urgence. Si vous avez besoin de soins médicaux de base, que vous soyez malade ou blessé-e, vous devez être soigné-e, avec ou sans assurance maladie. Dans les hôpitaux, il y a des assistant-e-s sociaux qui peuvent vous aider en cas de problème.

Les médecins et le personnel hospitalier sont soumis au secret professionnel. Ils-elles n’ont pas le droit de communiquer vos nom, date de naissance ou coordonnées à la police ou à l’office des migrations.

Conseil: diverses organisations privées offrent localement des soins gratuits ou à bas coût. Dans certains cantons, les hôpitaux publics ont aussi le devoir d’assurer une prise en charge médicale de base à la charge des autorités publiques sans que vous n’ayez à payer de facture car certaines institutions (services sociaux, autorités cantonales, hôpitaux, etc.) ont constitué des fonds ou des provisions pour cela. Si vous n’avez pas d'assurance maladie et que les institutions publiques locales ne sont pas obligées de payer votre traitement, vous devrez peut-être prendre les frais à votre charge. Dans ce cas, le paiement peut être fait en plusieurs versements.

Vous avez le droit de souscrire une assurance-maladie. Les seules données personnelles requises pour souscrire une assurance-maladie sont le nom, le prénom, la date de naissance et une adresse de contact.

Toutes les personnes assurées selon la loi ont droit au même catalogue de prestations, indépendamment de leur statut de séjour. Les frais pour les traitements médicaux, les hospitalisations, les grossesses et les accouchements sont pris en charge par la caisse maladie. Les soins dentaires, en revanche, ne sont pas couverts par l’assurance de base.

L’assurance-maladie n’est pas gratuite en Suisse. Vous payez en effet non seulement un montant mensuel (« prime Â») mais vous devez aussi prendre Ă  votre charge une partie des frais mĂ©dicaux (« franchise annuelle Â») et rĂ©gler vous-mĂŞme 10% des frais annuels de traitement (« quote-part Â»). Dans certains cantons, les personnes Ă  faibles revenus peuvent solliciter un rabais sur les primes de l’assurance maladie. Les caisses d’assurance-maladie sont aussi soumises au secret professionnel. Elles ne sont autorisĂ©es Ă  transmettre vos donnĂ©es personnelles aux autoritĂ©s de police des Ă©trangers que lorsque vous y avez consenti par Ă©crit ou, s’il n’est pas possible d’obtenir son consentement, s’il en va de votre intĂ©rĂŞt, ce qui n’est jamais le cas. Nous vous conseillons malgrĂ© tout d’indiquer l’adresse d’une tierce-personne « lĂ©gale » de confiance lors de la souscription de l’assurance.

Attention! Lorsque l’on ne possède pas de couverture maladie, les difficultés surviennent quant au suivi médical, au paiement des soins reçus et aux traitements. Il y a de grandes différences entre les cantons.

Vous devez souscrire une assurance dans les 3 mois suivant votre arrivée en Suisse. En cas d’affiliation tardive (après 3 mois suivant l’arrivée), l’assureur peut exiger un supplément de prime de 50% pendant une période équivalente à 2 fois la durée du retard. Toutefois alors, l’assurance ne déploie pas ses effets de manière rétroactive, bien que vous deviez payer la prime rétroactivement.

Beaucoup de personnes s’affilient à des assurances complémentaires (qui ne sont pas obligatoires) sans pouvoir les payer: les conséquences sont alors importantes, en matière de dette et d’entrave à une régularisation future.

Conseil: ne signez jamais rien si vous n’êtes pas sûr-e d’avoir compris de quoi il retourne.

Tou-te-s les employé-e-s en Suisse sont assurés à titre obligatoire contre les accidents et les maladies professionnels même sans titre de séjour, y compris les employé-e-s à domicile, les apprentis, les stagiaires et les bénévoles. Si vous travaillez au moins 8 heures par semaine auprès d’un même employeur, vous êtes également assuré-e contre les accidents non professionnels. Les primes de l’assurance obligatoire contre les accidents et maladies professionnels sont à la charge de l’employeur. Les primes de l’assurance obligatoire contre les accidents non professionnels sont en principe à la charge de l’employé, sauf si l’employeur la prend volontairement en charge.

Attention! MĂŞme si votre employeur se dĂ©robe Ă  son obligation en matière d’assurances sociales, vous ĂŞtes couvert et vous percevrez les prestations. Si vous ĂŞtes traitĂ©-e mĂ©dicalement Ă  la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, vous n’avez pas Ă  payer la facture : les frais sont Ă  la charge de l’assurance accident de votre employeur.

Attention: les caisses d’assurance accident sont généralement soumises au secret professionnel. La loi leur impose toutefois d’informer l'autorité migratoire quand elles relèvent des indices de travail au noir, c’est-à-dire non déclaré aux assurances sociales.

Les médecins, les hôpitaux et les bureaux de conseil spécialisés conseillent sur les moyens de contraception féminins ou masculins et l’interruption de grossesse.

L’usage du préservatif vous protège contre le HIV/sida et contre d’autres maladies sexuellement transmissibles. Il est en vente libre dans toutes les pharmacies et dans les grands magasins, voire distribué gratuitement pas des associations. Vous pouvez faire un test HIV pour une somme modique ou gratuitement et de manière anonyme dans les services spécialisés.

Des informations sur le thème du VIH/sida sont disponibles en plusieurs langues sur les sites www.aids.ch ou www.migesplus.ch.

3. Travail

Lorsque vous convenez avec une personne de travailler pour elle et qu’elle vous promet un salaire, cet accord est considéré comme un contrat de travail. Même si l’accord n’est que verbal. Un contrat de travail ne vous permet pas de régulariser votre situation, mais il vous garantit des conditions de travail minimales.

  • droit Ă  des conditions de travail et de salaire conforme aux conventions collectives, aux usages locaux, Ă  la profession et aux contrats types de travail.
  • pour les mineurs: il est interdit de travailler en dessous de 15 ans et la durĂ©e ne doit pas excĂ©der 9 heures de travail par jour au maximum. Le travail de nuit et du dimanche est interdit en dessous de 18 ans. Lorsque vous rĂ©sidez chez votre employeur en tant qu’employĂ©-e de maison, celui-ci doit vous fournir un logement prĂ©servant votre intimitĂ©.
  • dĂ©lais de rĂ©siliation appropriĂ©s: l’employeur doit vous informer Ă  temps lorsqu’il ne souhaite plus vous employer.
  • droit aux prĂ©lèvements AVS/AI.

On sait qu’en général les sans-papiers touchent des salaires trop bas, voire pas de salaire du tout et c’est illégal. En cas d’échec du dialogue direct avec l’employeur, vous pouvez, dans certains cantons, saisir le tribunal des Prud’hommes.

Vous pouvez aussi donner une procuration à quelqu’un pour engager une procédure prud’hommale. Vous pouvez ainsi faire valoir vos droits par voie judiciaire avec effet rétroactif jusqu’à cinq ans, même si vous avez quitté la Suisse.

Conseil: posez des questions sur le travail lorsque vous vous prĂ©sentez la première fois chez un employeur : combien serez-vous payĂ©-e ? Combien d’heures devrez-vous travailler ? Quelles tâches devrez-vous accomplir ? Convenez si possible d’horaires de travail clairs. C’est particulièrement important lorsque vous habitez chez votre employeur. Convenez aussi de vos jours de congĂ©. Demandez Ă  avoir cet accord sous forme Ă©crite (contrat de travail) : l’employeur y est lĂ©galement tenu.

Conseil: notez chaque jour ce que vous avez fait et combien d’heures vous avez travaillé. Gardez les preuves des instructions de travail par écrit (papier, sms, email, etc.) et prenez des photos de votre place de travail. Cela vous aidera à faire valoir vos droits auprès de l’employeur en cas de problème.

Conseil: en adhérant à un syndicat, vous serez conseillé-e et soutenu-e à chaque étape. N'hésitez pas à vous renseigner auprès d'un secrétariat syndical près de chez vous.

Attention! Plusieurs personnes sont victimes de traite des êtres humains sans en être conscient-e. Si vous travaillez en Suisse, quel que soit le secteur, à la suite de fausses promesses ou de tromperies sur les conditions de travail, si vous êtes contraint-e de travailler sous la menace, la violence ou pour rembourser une dette importante, et cela même avec votre accord, vous pouvez être soutenu-e et sortir de cette situation. Renseignez-vous auprès d’un membre de la Plateforme suisse contre la traite

Les assurances sociales sont obligatoires pour toute personne vivant et travaillant en Suisse. Les assurances principales sont

  • l’assurance vieillesse (AVS),
  • l’assurance invaliditĂ© (AI),
  • les allocations familiales,
  • l’assurance chĂ´mage (AC),
  • l’assurance accident (LAA),
  • les allocations pour perte de gain (APG),
  • la prĂ©voyance professionnelle (LPP),
  • et l’assurance maternitĂ©.

Tous les employeurs doivent déclarer leurs employé-e-s aux assurances sociales.

Attention! Être déclaré aux assurances sociales n’est pas la même chose qu’avoir un permis. Ton statut de séjour reste irrégulier.

Attention! Si vous êtes annoncé-e auprès des assurances sociales, vous recevez un certificat d’assurance (certificat AVS). Vous serez toujours employé-e illégalement mais vous serez assuré-e contre l’invalidité et, à l’âge de la retraite, vous pourrez toucher une petite rente, même si vous n’êtes plus en Suisse.

Attention! Certains employeurs douteux déduisent en effet les cotisations du salaire sans les reverser aux assurances. Si vous n’avez pas reçu de certificat AVS, cela signifie que votre employeur ne vous a pas assuré-e.

Conseil: parlez à votre employeur de l’obligation d’être déclaré-e aux assurances sociales. Dans tous les cas, nous vous recommandons de vous renseigner au préalable sur la pratique dans votre canton de résidence.

Conseil: renseignez-vous impérativement sur votre retraite si vous vouliez quitter la Suisse.

Allocations familiales et APG: vous avez droit à ces allocations si vous vous êtes annoncé-e auprès de la caisse cantonale compétente et avez un certificat AVS. Toutefois, par peur de dénonciation, beaucoup de personnes n’osent pas les demander.

  • IndemnitĂ©s en cas d’insolvabilitĂ©: vous avez droit Ă  cette indemnitĂ© si votre employeur est en faillite!
  • IndemnitĂ©s de l’AC: vous n’avez droit ni aux indemnitĂ©s de l’AC ni aux mesures du marchĂ© du travail.

4. Formation

Les sans-papiers ont des droits et des possibilités spécifiques. Ils peuvent aller à l’école et reçoivent souvent un soutien supplémentaire. Si vous avez un enfant ou si vous êtes vous-même mineur-e, renseignez-vous sur les conditions de scolarité dans votre canton dans un bureau de conseil.

Dans de nombreux cantons, les crèches et espaces de vie enfantine sont accessibles aux sans-papiers et sont souvent soutenu-e-s financièrement. Dans plusieurs cantons, il est possible, voire obligatoire, pour les enfants sans-papiers de fréquenter l’école enfantine.

Pendant toute la scolarité obligatoire, jusqu’à 16 ans, les écoles publiques doivent inscrire tous les enfants qui vivent en Suisse quel que soit leur statut de séjour. L'accès à l'enseignement obligatoire est gratuit.

Conseil: avant vos 16 ans, prenez contact avec le conseiller en orientationde votre Ă©cole et un bureau de conseil!

En principe, il n'existe aucun droit à la formation post-obligatoire. Cependant, dans certains cantons, il est également possible de fréquenter des écoles secondaires II (lycée/gymnase/collège/écoles de maturité professionnelle ou spécialisée), une Université ou une Haute Ecole, si certaines conditions sont remplies. Certaines offres de transition sont aussi possibles, sur demande. Avec les prestataires non étatiques, le problème du financement se pose.

La formation professionnelle n’est pas possible sans autorisation de séjour. Toutefois, si vous avez une perspective concrète de place d’apprentissage, vous pouvez demander une autorisation de séjour pour la durée de cet apprentissage. Les conditions suivantes doivent être remplies:

  • avoir dĂ©jĂ  suivi votre scolaritĂ© en Suisse pendant au moins 5 ans,
  • dĂ©poser votre demande dans un dĂ©lai de 12 mois après la fin de votre scolaritĂ© obligatoire,
  • ĂŞtre «bien intĂ©gré» et respecter l’ordre juridique suisse,
  • dĂ©clarer ouvertement son identitĂ©
  • et, en parallèle, l’employeur potentiel doit avoir prĂ©sentĂ© Ă  l’autoritĂ© cantonale compĂ©tente sa volontĂ© de vous engager.

Attention! Il n’existe aucun droit de principe à bénéficier d’une autorisation de commencer et de terminer un apprentissage et une autorisation n’est éventuellement délivrée que si toutes les conditions sont remplies. Le risque est grand: si votre demande est rejetée, vous risquez d’être expulsé-e de Suisse, ainsi que votre famille. En particulier, c’est la situation de l’ensemble de la famille qui sera examinée. De plus, il n’existe à ce stade pas de garantie que le permis soit renouvelé à l’issue de la formation, même si, dans les faits, c’est majoritairement le cas.

Pour les familles avec enfants, il existe également des possibilités de réductions financières dans de nombreux domaines de la vie (scolarité, mais aussi dans les loisirs culturels, artistiques, etc.).

Conseil: l’école et le corps enseignant ne sont pas autorisé-e-s à fournir des coordonnées des mineur-e-s à la police. Les enseignant-e-s sont des personnes de confiance qui ont presque toujours de la compréhension pour la situation difficile des enfants sans-papiers. Participez aux soirées de parents d’élèves et aux autres manifestations de l’école. Faites-vous accompagner si vous avez peur.

5. Cours de langue et activités de lien social

Nous vous conseillons d’apprendre la langue locale, tant Ă  l’oral qu’à l’écrit. Cela vous sera très utile pour votre vie quotidienne en Suisse. Vous pourrez mieux participer socialement, vous constituer un rĂ©seau et dĂ©fendre plus efficacement vos intĂ©rĂŞts.  

Il existe localement plusieurs cours de langue gratuits ou Ă  bas coĂ»t Ă  des horaires compatibles avec un travail dispensĂ©s par les autoritĂ©s publiques ou par des organisations de terrain. Dans beaucoup de cantons, il existe aussi diverses activitĂ©s qui vous sont accessibles afin de dĂ©velopper vos contacts, vous exprimer et vous informer : plusieurs organisations de terrain proposent des ateliers de conversation ainsi que des activitĂ©s sociales, politiques, artistiques, culturelles et sportives accessibles. 

L’acquisition de la langue locale, des usages locaux et le tissage de liens sociaux sont Ă©galement des conditions prĂ©alables fondamentales lorsqu’il s’agit de rĂ©gulariser votre statut de sĂ©jour. 

Conseil: l’institution de formation pour adultes ECAP vous permet sans risque de suivre divers cours. 

6. Logement

Sans statut de sĂ©jour, il est difficile de trouver un logement. Les sans-papiers sont souvent contraints de louer des logements inadĂ©quats beaucoup trop chers. Vous pouvez valablement conclure un contrat de bail. Cependant, les bailleurs ou les rĂ©gies demandent souvent une preuve de la rĂ©gularitĂ© de votre sĂ©jour. Si tel est le cas, la sous-location reste donc la solution.  

GĂ©nĂ©ralement, les personnes trouvent un logement en demandant Ă  une personne qui vit ici lĂ©galement de le louer pour elles. Cette personne s’expose toutefois Ă  des sanctions : elle risque jusqu’à 12 mois de dĂ©tention mĂŞme si, dans la pratique, elle est gĂ©nĂ©ralement condamnĂ©e Ă  payer des jours-amendes. 

La personne qui vous loge n’a pas le droit de demander un loyer supĂ©rieur aux usages locaux. Le prix demandĂ© ne doit pas non plus ĂŞtre beaucoup plus Ă©levĂ© que celui versĂ© par le-la locataire prĂ©cĂ©dent-e. 

La personne qui vous loge peut aussi demander une caution Ă  hauteur de 3 mois de loyer au maximum. Si vous payez le loyer et que vous ne causez pas de dĂ©gâts, cette caution vous sera remboursĂ©e lorsque vous quitterez le logement. N’oubliez pas de demander une quittance pour la caution. 

Si vous ĂŞtes une travailleuse ou un travailleur domestique qui vit chez son employeur, il existe des conditions spĂ©cifiques qui vous protègent. 

Conseil: il est important de fournir une preuve de paiement. Demandez Ă  la personne qui vous loge de vous fournir des bulletins de versement pour que vous puissiez payer le loyer sous votre vrai nom. Les bulletins de versement sont les meilleurs justificatifs de loyer payĂ© et facilitent si nĂ©cessaire des demandes ultĂ©rieures. 

Conseil: lorsque la personne qui vous loge rĂ©clame un loyer trop Ă©levĂ© ou ne rembourse pas la caution, essayez de nĂ©gocier avec elle avec l’aide d’un bureau de conseil. En cas d’échec, vous pouvez, dans certains cantons, faire appel gratuitement Ă  une commission de conciliation. Si la personne qui vous loge est un «marchand de sommeil», c’est-Ă -dire qu’elle vous propose un logement impropre Ă  la location pour un loyer disproportionnĂ© (lieux insalubres, cave, etc.), elle risque d’être condamnĂ©e-e Ă  des peines fermes privatives de libertĂ© ainsi que financières pour avoir abusĂ© de votre situation de faiblesse.

7. Police et justice

Aux yeux des autoritĂ©s, vous violez la loi en tant que sans-papiers par votre simple prĂ©sence en Suisse. Travailler sans permis est une infraction supplĂ©mentaire Ă  la loi. La police et la justice doivent cependant vous informer de vos droits et les respecter.

  • La police n'est pas autorisĂ©e Ă  interpeller sans raison n'importe quel individu sur la voie publique: elle est cependant habilitĂ©e Ă  vous apprĂ©hender et Ă  vĂ©rifier votre identitĂ© dans tout endroit public ou privĂ© si elle a des motifs de penser que vous avez un lien avec la commission d'une infraction. 
  • Votre participation Ă  une manifestation non autorisĂ©e (ou Ă  une manifestation autorisĂ©e mais au cours de laquelle des violences ont Ă©tĂ© commises) peut autoriser la police Ă  vous apprĂ©hender. 

  • Comme vous n’avez pas de permis de sĂ©jour, vous serez probablement emmenĂ©-e au poste de police. La police peut vous interroger sans prĂ©sence d’un avocat pendant les 24 premières heures d’audition. Après 24h et avant une Ă©ventuelle dĂ©tention, demandez Ă  ĂŞtre conseillĂ©-e par un avocat (gratuitement). 

  • Vous serez ensuite soumis Ă  un interrogatoire. Les enquĂŞteurs doivent vous traiter correctement : toute menace ou exaction physique ou psychique est proscrite. 

  • Demandez la prĂ©sence d’un-e interprète lors de l’interrogatoire. Ne rĂ©pondez ou ne signez jamais si vous n’avez pas bien compris ce qu’on vous demande ou si vous n’êtes pas d’accord avec ce qu’on vous dit. 

  • Vous avez toujours le droit de garder le silence. Vous n’êtes pas tenu-e de rĂ©vĂ©ler votre adresse, le nom de votre employeur ou celui de vos ami-e-s. Vous pouvez rĂ©pondre: «Je n’ai rien Ă  dire». Il vaut mieux ne rien dire que de mentir. Les mensonges sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©celĂ©s et vous y perdez votre crĂ©dibilitĂ©. Vous devez toutefois dĂ©cliner votre identité : nom, prĂ©nom, date de naissance et lieu d’origine. 

  • La police n’a pas le droit de procĂ©der Ă  une fouille corporelle sans raison lors d’un contrĂ´le simple : pas de palpation ni de fouille au corps intime. Toutefois, elle peut vous fouiller une fois au poste de police si elle l’estime nĂ©cessaire. En cas de fouille Ă  nu-e, elle doit impĂ©rativement ĂŞtre faite en deux temps (haut puis bas, ou inversement, mais jamais entièrement dans le mĂŞme temps) et par une personne du mĂŞme sexe que vous. Toutefois, si vous ĂŞtes une personne trans*, votre demande Ă  ĂŞtre fouillĂ©-e par une personne dont le sexe inscrit Ă  l’état civil correspond Ă  votre identitĂ© de genre devrait ĂŞtre considĂ©rĂ©e. Si votre corps est dĂ©nudĂ© pour la fouille, par exemple pour une fouille intime, seul du personnel avec une formation mĂ©dicale, en principe ne faisant pas partie du corps de police, peut exĂ©cuter cet examen. Si vous ĂŞtes soumis-e Ă  une fouille vaginale ou anale, celle-ci doit ĂŞtre effectuĂ©e par un-e mĂ©decin ou un-e auxiliaire de santĂ© qui ne doit pas nĂ©cessairement ĂŞtre de mĂŞme sexe que le vĂ´tre. Vous ne pouvez pas refuser d’être fouillĂ©-e mais vous pouvez refuser une fouille anale ou vaginale si celle-ci vous cause des souffrances importantes. 

  • La police ne peut procĂ©der Ă  des perquisitions Ă  domicile qu’avec un mandat de perquisition. En vertu de la loi sur les Ă©trangers et l'intĂ©gration, la police peut, dans une procĂ©dure de renvoi ou d’expulsion, vous fouiller et saisir vos biens et vos documents pour mettre en sĂ»retĂ© ses documents de voyage ou d’identitĂ©, mĂŞme sans dĂ©cision judiciaire. 

  • Demandez des quittances pour les objets confisquĂ©s. Demandez Ă  ce que vos notes personnelles, votre agenda, votre tĂ©lĂ©phone ou des Ă©lĂ©ments similaires soient gardĂ©s sous clĂ©. Les fonctionnaires de police ne sont autorisĂ©s ni Ă  les consulter, ni Ă  en faire des copies. Seul-e un-e juge d’instruction peut lever le sĂ©questre. 

  • Verrouillez votre tĂ©lĂ©phone avec un code afin que la police ne puisse pas accĂ©der facilement Ă  vos messages et contacts. Vous n’êtes jamais obligĂ©-e de communiquer votre code Ă  qui que ce soit. 

  • Signalez tout dĂ©bordement Ă  l’organisation de dĂ©fense des droits de l’homme «Augenauf». 

En principe, si vous n'avez pas commis d'autre infraction que le sĂ©jour et le travail irrĂ©gulier, vous pouvez sortir après l’interrogatoire. 

A chaque ouverture ou suspension d’instruction pĂ©nale, arrestation et libĂ©ration ainsi que tout jugement pĂ©nal, les autoritĂ©s communiquent entre elles: concrètement, la police vous dĂ©nonce aux autoritĂ©s de migration après vous avoir interrogĂ©e et un-e juge rend une dĂ©cision de renvoi ou d’expulsion de Suisse en direction d’un pays dont vous avez la nationalitĂ© avec une interdiction de sĂ©jour sur le territoire d’au moins 2 Ă  3 ans. Vous ĂŞtes passible d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement, d’une peine pĂ©cuniaire ou d’une peine de privation de libertĂ© d’1 an ou plus. L’autoritĂ© judiciaire peut aussi ordonner la perquisition de votre logement ou d’autres locaux si elle soupçonne que vous y ĂŞtes cachĂ©-e ou que vos documents de voyage s’y trouvent. Elle peut en outre ordonner votre dĂ©tention en vue de votre renvoi ou de votre expulsion. Cela signifie que vous restez en dĂ©tention jusqu’à ce que les autoritĂ©s aient rĂ©glĂ© les modalitĂ©s de votre dĂ©part. La lĂ©galitĂ© de cette dĂ©tention doit ĂŞtre examinĂ©e par un juge dans un dĂ©lai de 96 heures. La durĂ©e maximale de la dĂ©tention en vue de votre renvoi ou de votre expulsion, plus une Ă©ventuelle dĂ©tention pour insoumission, est de 18 mois (12 mois pour les mineurs âgĂ©s de 15 Ă  18 ans). Vous pouvez faire recours contre une dĂ©cision de dĂ©tention, mais vous devrez rĂ©gler les frais vous-mĂŞme. La prolongation de dĂ©tention doit de plus ĂŞtre examinĂ©e tous les 3 mois par un-e juge dans le cadre d’une audition. 

Votre employeur risque aussi des sanctions pĂ©nales (amende, peine pĂ©cuniaire ou peine de privation de libertĂ©). 

En ce qui concerne vos ami-e-s: la majoritĂ© des personnes qui sont en contact avec vous ne risquent aucune sanction pĂ©nale sauf si les autoritĂ©s considèrent qu’elles «facilitent  votre sĂ©jour (par exemple, si elles vous logent). Elles risquent alors gĂ©nĂ©ralement une peine pĂ©cuniaire limitĂ©e.  

Conseil: en cas de contrĂ´le par la police, rendez-vous immĂ©diatement auprès d’un bureau de conseil juridique.

8. Soutien en situation d’urgence

En cas de besoin, vous n’avez pas droit Ă  l’aide sociale mais vous avez droit Ă  une aide dans les situations de dĂ©tresse concernant l’alimentation, le logement, l’habillement et les frais mĂ©dicaux de base. Toutefois, cela implique de vous annoncer aux autoritĂ©s cantonales et complique une demande de rĂ©gularisation car vous n’êtes plus autonome financièrement. 

Si vous ĂŞtes dĂ©boutĂ©-e de votre demande d’asile ou si vous avez reçu une non entrĂ©e en matière (NEM), vous avez droit Ă  une aide d’urgence qui vous garantit un minimum vital, sous certaines conditions. 

9. Discrimination

Les discriminations violent les droits et la dignitĂ© humaines. De nombreuses personnes en sont victimes en Suisse, dans leur vie privĂ©e, face aux autoritĂ©s, dans la rue ou au travail.  

Les lois suisses luttent très mal contre le racisme et les autres types de discrimination. Les personnes confrontĂ©es aux discriminations se heurtent Ă  diffĂ©rents obstacles, notamment le problème des preuves et la crainte de consĂ©quences sociales, politiques, juridiques et financières. 

Nous sommes solidaires! Chaque jour, les organisations solidaires et les syndicats s’emploient Ă  amĂ©liorer les lois et leur application afin que le racisme et tous les autres types de discrimination puissent ĂŞtre sanctionnĂ©s de façon efficace. Conservez le plus de preuves possibles et prenez contact avec un bureau de conseil: vous serez soutenu-e.

10. Risque d’être dénoncé-e aux autorités migratoires

La loi oblige certaines autorités à communiquer aux autorités migratoires les données vous concernant, quand elles soupçonnent ou sont informées de l’irrégularité de votre séjour. Il est important de savoir lesquelles.

Dans la plupart des cantons, ces autorités doivent systématiquement communiquer aux autorités migratoires les données vous concernant:

  • les autoritĂ©s policières, les autoritĂ©s d’instruction pĂ©nale et les juridictions pĂ©nales
  • les autoritĂ©s fiscales et les autoritĂ©s chargĂ©es de l’application des assurances sociales
  • les autoritĂ©s chargĂ©es de l’asile
  • les bureau d’état civil (hormis souvent pour l’établissement d’actes de naissance ou de reconnaissance de paternitĂ©)
  • les autoritĂ©s d'inspection du travail, de marchĂ© du travail, d'assurance-chĂ´mage et d'emploi

Au contraire, vous pouvez généralement vous fier par principe à ces organismes:

  • les autoritĂ©s et Ă©tablissements scolaires
  • les autoritĂ©s, services de santĂ© et personnel mĂ©dical
  • les autoritĂ©s chargĂ©es de l’application de l’assurance-maladie
  • les centres LAVI de protection des victimes
  • les avocats
  • les associations (bureaux de conseil, permanences juridiques, Ĺ“uvres d’entraide)
  • les syndicats 

Conseil: cette liste n’est pas exhaustive et il existe des diffĂ©rences en fonction des cantons. En cas de doute pour savoir Ă  qui vous pouvez ou non faire confiance, notamment concernant les tribunaux civils et les tribunaux des prud’hommes, consultez un bureau de conseil ou un syndicat! 

Revendications d'Unia

Les sans-papiers secondĂ©s par des groupes de soutien se battent depuis des annĂ©es pour une rĂ©gularisation collective. Quelques succès ont Ă©tĂ© obtenus : des milliers de permis de sĂ©jour ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s et le droit Ă  une assurance-maladie est acquis. De nouvelles perspectives peuvent s’ouvrir dans les rĂ©gions oĂą les sans-papiers sont bien organisĂ©-e-s. Par exemple, la campagne «OpĂ©ration Papyrus» Ă  Genève a conduit Ă  la rĂ©gularisation en 2017 et 2018 de plus de 2 800 personnes. Les critères cumulatifs pour la rĂ©gularisation Ă©taient les suivants : 

  • durĂ©e de sĂ©jour de 5 ans pour les familles avec enfant(s) scolarisĂ©(s). Le critère de 5 ans s'appliquait Ă  l’un des membres de la famille;  
  • durĂ©e de sĂ©jour de 10 ans pour les cĂ©libataires et couples sans enfant; 
  • «intĂ©gration» rĂ©ussie ; le niveau de connaissance linguistique A2 (oral) devait ĂŞtre en cours d’attestation; 
  • absence de condamnation pĂ©nale, de condamnation rĂ©pĂ©tĂ©e pour sĂ©jour non rĂ©gulier et travail sans autorisation ainsi que de dĂ©cision d’interdiction d'entrĂ©e en Suisse successive; 
  • indĂ©pendance financière complète et absence de dette; 
  • ĂŞtre en emploi. 

Une bonne raison de s’engager auprès des diffĂ©rents collectifs de soutien aux sans-papiers dans votre rĂ©gion  

Conseil: en tant que travailleuse ou travailleur sans-papiers, vous pouvez adhĂ©rer Ă  un syndicat sans risque. Chaque jour, les syndicats sont actifs au niveau politique et s’engagent pour une sociĂ©tĂ© juste et solidaire. Parce qu’il reprĂ©sente les intĂ©rĂŞts de tous ses membres, quelle que soit leur situation lĂ©gale, un syndicat peut vous conseiller et vous accompagner, par exemple dans une procĂ©dure juridique. Le syndicat rĂ©pondra Ă  toutes vos questions, notamment concernant les frais modiques d’adhĂ©sion.

Adresses utiles

Spagat, Sans-Papiers Anlaufstelle AG/SO fĂĽr Gesundheit und soziale Fragen, Augustin-Keller-Strasse 1, 5001 Aarau
T +41 62 836 30 20, T +41 79 728 60 96 (Sozialberatung), T +41 79 728 58 97 (Gesundheitsberatung)
E-Mail: spagat@heks.ch, www.sans-papiers.ch

Anlaufstelle fĂĽr Sans-Papiers, Rebgasse 1 (1.Stock), 4058 Basel
T +41 61 681 56 10 (Sozial-, Rechts-, Gesundheitsberatung und -versorgung)
E-Mail: basel@sans-papiers.ch, www.sans-papiers-basel.ch

Augenauf, Postfach, 4005 Basel
T +41 61 681 55 22, E-Mail: basel@augenauf.ch, www.augenauf.ch

Gewerkschaft Unia, Rebgasse 1, 4058 Basel
T +41 61 686 73 00, nordwestschweiz.unia.ch

Solinetz Basel, Postfach, 4005 Basel
E-Mail: solinetz@solinetzbasel.ch, solinetzbasel.ch

Union der Arbeiter:innen ohne geregelten Aufenthalt, c/o Interprofessionnelle Gewerkschaft der Arbeiter/-innen (IGA), Oetlingerstrasse 74, 4057 Basel
T +41 61 681 92 91, www.viavia.ch/iga

Augenauf, Quartiergasse 17, 3013 Berne 11
T +41 31 332 02 35, E-Mail: bern@augenauf.ch, www.augenauf.ch

Berner Beratungsstelle fĂĽr Sans-Papiers, Monbijoustrasse 31, 3011 Berne
T +41 31 382 00 15, T +41 79 794 62 28, E-Mail: beratung@sans-papiers-contact.ch, www.sanspapiersbern.ch

Berner Rechtsberatungsstelle fĂĽr Menschen in Not, Eigerplatz 5, 3007 Berne
T +41 31 385 18 20, E-Mail: info@rbsbern.ch, https://rechtsberatungsstelle.ch

Gewerkschaft Unia, Monbijoustrasse 61, 3001 Berne
T +41 31 385 22 22, bern.unia.ch

Kirchliche Anlaufstelle Zwangsmassnahmen Kanton Bern (KAS), Postfach, 3001 Berne
T 031 332 00 50, https://www.refbejuso.ch/inhalte/oeme-migration/menschenrechte-migration/zwangsmassnahmen

Schweizerisches Rotes Kreuz (SRK) Gesundheitsversorgung fĂĽr Sans-Papiers, Werkstrasse 16, 3007 Berne
T +41 31 960 77 77, T +41 79 666 95 72, E-Mail: gesundheit-sanspapiers@redcross.ch, www.redcross.ch/de/gesundheitsversorgung-fuer-sans-papiers

Solidaritätsnetz Bern, Schwarztorstrasse 76, 3007 Berne
T +41 31 991 39 29, E-Mail: info@solidaritaetsnetzbern.ch, https://solidaritaetsnetzbern.ch

Zentrum fĂĽr Familienplanung, Effingerstrasse 102, Stock D, 3010 Berne
T +41 31 632 12 60, E-Mail: familienplanung.fkl@insel.ch

Centre de Contact Suisses-Immigrés (CCSI) – SOS Racisme, Rue des Alpes 11, 1700 Fribourg
T +41 26 424 21 25, www.ccsi.ch

Fri-Santé, Permanence médicale, Rue François-Guillimann 12, 1700 Fribourg
T +41 26 341 03 30, www.fri-sante.ch

Syndicat Unia, Route des Arsenaux 15, 1700 Fribourg
T +41 26 347 31 31, fribourg.unia.ch

Centre de Contact Suisses-Immigrés (CCSI), Route des Acacias 25, 1227 Genève
T +41 22 304 48 60, www.ccsi.ch

Centre social protestant (CSP) (traite des êtres humains), Rue du Village-Suisse 14, 1211 Genève 8
T 0800 20 80 20 csp.ch/geneve/services/questions-de-traite-humain

Collectif de soutien aux Sans-Papiers, Route des Acacias 25, 1227 Genève
T +41 22 301 63 33, E-Mail: collectifsanspapiers@ccsi.ch, www.sans-papiers.ch

Consultation ambulatoire mobile de soins communautaires (CAMSCO), Rue Hugo-de-Senger 4, 1205 Genève
T +41 22 382 53 11, www.hug.ch/medecine-premier-recours/camsco

Syndicat Unia, Chemin Surinam 5, 1211 Genève
T +41 22 949 12 00, geneve.unia.ch

SIT, Rue des Chaudronniers 16, 1211 Genève 3
T +41 22 818 03 00, www.sit-syndicat.ch

Permanences volantes (EPER), Rue de l’Orangerie 1, 1202 Genève
T +41 22 918 00, E-Mail: bureau-ge@eper.ch, www.eper.ch/corona-pandemie/projekte/permanences-volantes

Gewerkschaft Unia, Lämmlisbrunnenstrasse 41, Postfach 647, 9004 St. Gallen
T +41 0 848 750 751, E-Mail: osgr@unia.ch

Miteinander Valzeina, Valzeinastrasse 40, 7213 Valzeina
T +41 81 325 23 19, www.vmv.ch

Syndicat Unia
T 0848 421 600, transjurane.unia.ch

Mouvement jurassien de soutien aux Sans-Papiers
T +41 79 422 95 10, E-Mail: sans-papiers-ju@bluewin.ch, mjssp.ch

Gewerkschaft Unia, St. Karlistrasse 21, 6002 Luzern
T +41 0848 651 651,zentralschweiz.unia.ch

Kontakt- und Beratungsstelle fĂĽr Sans-Papiers Luzern, Langensandstrasse 1, 6005 Luzern
T +41 41 240 24 10, E-Mail: luzern@sans-papiers.ch, www.sanspapiersluzern.ch

Caritas, Vieux-Châtel 4, 2002 Neuchâtel
T +41 32 886 80 70, E-Mail: caritas.neuchatel@ne.ch,www.caritas-neuchatel.ch

Centre social protestant (CSP), Conseils juridiques, Rue des Parcs 11, 2000 Neuchâtel / Rue du Temple-Allemand 23, 2300 La Chaux-de-Fonds
T +41 32 886 91 00, E-Mail: csp.neuchatel@ne.ch, csp.ch/neuchatel

Dispensaire des rues de Neuchâtel (santé), Rue Fleury 22, 2000 Neuchâtel
T +41 32 721 10 25, E-Mail: responsable.dispensaire@bluewin.ch

Droit de rester, rue des Usines 10, 2000 Neuchâtel
T +41 77 474 75 60, E-Mail: info@rester.ch, rester.ch

Syndicat Unia, Avenue de la Gare 3, 2000 Neuchâtel
T 0848 203 090, E-Mail: neuchatel@unia.ch, neuchatel.unia.ch

Médecins du Monde Suisse (santé), Rue du Château 19, 2000 Neuchâtel
T +41 32 725 36 16, medecinsdumonde.ch

Gewerkschaft Unia, Lämmlisbrunnenstrasse 41, Postfach 647, 9004 St. Gallen
T +41 0 848 750 751, E-Mail: osgr@unia.ch

IG Sans-Papiers St. Gallen, Rosenbergstrasse 73, 9000 St. Gallen
T +41 76 492 99 69, E-Mail: info@sans-papiers-sg.ch, www.sans-papiers-sg.ch

Solidaritätsnetz Ostschweiz, Tschudistrasse 21, 9000 St. Gallen
T +41 71 220 17 45, E-Mail: info@solidaritaetsnetz.ch, www.solidaritaetsnetz.ch

Casa Astra – Centro di prima accoglienza, Via Mastri Ligornettesi 28, 6853 Ligornetto
T +41 91 647 46 47, T +41 77 448 85 72, E-Mail: casa.astra@bluewin.ch, casa-astra.ch

Gewerkschaft Unia, Casella postale 178, 6532 Castione
T +41 91 822 30 90, www.ticino.unia.ch

May Day – SOS Ticino, Schweizerische Arbeiterhilfswerk (SAH), Via Merlina 3a, 6962 Viganello
T +41 91 973 70 67, www.sos-ti.ch/mayday.html

Movimento dei Senza Voce, via Antonio Rinaldi 2, 6850 Mendrisio
T +41 91 647 46 47, T +41 77 448 85 72, E-Mail: senzavoce@bluewin.ch

Astrée, Ruelle de Bourg 7, 1003 Lausanne
T +41 21 544 27 97/98, E-Mail: info@astree.ch, www.astree.ch

Chèque-Emploi (EPER)
T. +41 21 613 40 84, E-Mail: cheques-emploi@eper.ch, www.cheques-emploi.ch

Collectif des Sans-Papiers de La CĂ´te
T +41 79 526 75 70, E-Mail: lacote@sans-papiers.ch, www.sans-papiers.ch

Collectif Droit de rester, Coordination Asile-Migration, Case postale 5744, 1002 Lausanne
E-Mail: collectif@stoprenvoi.ch, www.droit-de-rester.blogspot.com/p/propos-du-collectif.html

Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers (CVSSP), Case postale, 1000 Lausanne
T +41 76 432 62 67, E-Mail: info@sans-papiers-vd.ch, www.sans-papiers-vd.ch

Syndicat Unia, Place de la Riponne 4, 1002 Lausanne
T +41 21 310 66 00, vaud.unia.ch

La Fraternité– Centre Social Protestant (CSP), Place Arlaud 2, 1003 Lausanne
T +41 21 213 03 53, E-Mail: frat@csp-vd.ch, www.csp.ch

Centre Suisses-Immigrés (CSI), Avenue de Tourbillon 34, Case postale 280, 1951 Sion
T +41 27 323 12 16, E-Mail: csivs@bluewin.ch, csivs.ch

Syndicat Unia, Rue de la Dt-Blanche 9, 1950 Sion 2 Nord
T +41 27 602 60 00, valais.unia.ch

Un soin juste (santé), Rue de Lausanne 69, 1950 Sion
T +41 77 507 41 08, unsoinjuste.ch

 

Augenauf, Postfach, 8026 ZĂĽrich
T +41 44 241 11 77, E-Mail: zuerich@augenauf.ch, www.augenauf.ch

Colectivo Sin Papeles Zurich, Postfach, 8023 ZĂĽrich
E-Mail: colectivosinpapeleszurich@yahoo.es

Fachststelle Frauenhandel und Frauenmigration (FIZ), Hohlstrasse 511, 8048 ZĂĽrich
T +41 44 436 90 00, E-Mail: contact@fiz-info.ch, www.fiz-info.ch

Freiplatzaktion ZĂĽrich, Dienerstrasse 59, 8004 ZĂĽrich
T +41 44 241 54 11, E-Mail: info@freiplatzaktion.ch, www.freiplatzaktion.ch

Gewerkschaft Unia, Stauffacherstrasse 60, 8004 ZĂĽrich
T +41 44 296 18 18, zuerich-schaffhausen.unia.ch

Sans-Papiers-Anlaufstelle ZĂĽrich (SPAZ), Kalkbreitestrasse 8, 8003 ZĂĽrich
T +41 43 960 87 77, E-Mail: zuerich@sans-papiers.ch, www.sans-papiers.ch

Meditrina (Gesundheitszentrum),Schweizerisches Rote Kreuz (SRK), Kronenstrasse 10, 8006 ZĂĽrich
T +41 44 360 28 72, medizinische Anlaufstelle fĂĽr Sans-Papiers Meditrina

Solinetz ZĂĽrich
T +41 77 527 61 93, E-Mail: freiwillige@solinetz.ch, solinetz-zh.ch

Aide suisse contre le sida: aids.ch

Brochures sur les thèmes de la santĂ© dans diffĂ©rentes langues: www.migesplus.ch 

Conseils mĂ©dicaux pour sans-papiers: www.sante-sans-papiers.ch 

Coordination contre l’exclusion et la xĂ©nophobie: www.stopexclusion.ch  

Croix-Rouge Suisse, www.redcross.ch (santĂ©), www.transkulturelle-kompetenz.ch : cf. Sans-Papiers 

Juristes Democrates de Suisse: www.djs-jds.ch

Observatoire suisse du droit d’asile et des Ă©trangers (ODAE): beobachtungsstelle.ch 

Plateforme Human Rights: www.humanrights.ch 

Plateforme pour les sans-papiers: www.sans-papiers.ch  

Plateforme pour les soins de santĂ© aux sans-papiers: www.sante-sans-papiers.ch 

Plateforme suisse contre la traite des ĂŞtres humains: plateforme-traite.ch

SolidaritĂ© sans frontières: www.sosf.ch 

Solinetze: solinetze.ch 

Syndicat Unia SecrĂ©tariat central, Weltpoststrasse 20, 3000 Berne 15, T +41 31 350 21 11, www.unia.ch

Adresses dans toute l'Europe RĂ©seau europĂ©en contre le nationalisme, racisme, le fascisme et en faveur des personnes migrantes et des rĂ©fugiĂ©s: www.unitedagainstracism.org 

Informations et conseils par courrier Ă©lectronique sur le sĂ©jour en Europe dans quatre langues diffĂ©rentes: www.w2eu.info 

Politique et campagnes Plateforme pour la coopĂ©ration internationale pour les personnes migrantes sans papiers (PICUM): www.picum.org