Les patrons du second œuvre romand refusent que la reprise profite aussi aux salarié-e-s
La dernière séance de négociations salariales dans le second œuvre romand (menuiserie, charpente, plâtrerie-peinture, pose de sols, carrelage, etc.) a tourné court. Les deux principales organisations patronales de la branche, la FRECEM (Fédération romande des entreprises de charpenterie, d’ébénisterie et de menuiserie) et la FREPP (Fédération romande des entreprises de plâtrerie-peinture) ont refusé toute augmentation de salaire à quelque 22 000 salarié-e-s.
Affront aux relents idéologiques
La conjoncture est excellente dans la construction en général et dans le second œuvre en particulier. Les carnets de commande sont pleins, les permis de construire délivrés en hausse, tout comme les investissements relatifs à l’assainissement énergétique des bâtiments. Au regard de la conjoncture, rien ne peut expliquer un tel refus, hormis des motivations idéologiques, voire l’appât du gain.
En guise de reconnaissance: chantiers insalubres et heures supplémentaires à foison
Alors que les patrons refusent toute augmentation, les salarié-e-s multiplient les heures supplémentaires et doivent travailler dans des conditions indignes, sur des chantiers trop souvent insalubres et mal organisés. Durant la pandémie, les travailleuses et travailleurs réduits à manger sur des parkings et dans des locaux non chauffés ont fait les gros titres. Depuis 2012, seul 1,8% d’augmentation négociée a été concédé, et rien de plus depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle CCT en 2019. Contrairement à de nombreuses branches de l’artisanat où il y aura des augmentations en 2022.
Conséquences néfastes pour les branches professionnelles
Le blocage salarial imposé pénalise l’attractivité des métiers du second œuvre romand où l’on constate déjà une baisse dangereuse du nombre d’apprenti-e-s et une pénurie de personnel qualifié. Cette politique de guerre des prix assumée durant dix ans par le patronat ne profite à personne. Les travailleuses et travailleurs n’entendent pas à continuer à en subir les conséquences. Ils vont dès maintenant s’organiser activement pour s’en défendre, notamment en vue du renouvellement de leur CCT en 2023.