Les syndicats européens solidaires avec les syndicats suisses

Des effets pyrotechniques s’élèvent au premier plan d'une manifestation d'Unia
Unis contre le dumping salarial: les syndicats ne laisseront pas passer un accord entre la Suisse et l’UE au détriment de la protection des salarié-e-s. (photo: Manu Friederich)
Le réseau des syndicats d'Europe centrale membres de la Confédération européenne des syndicats (CETUN) vient d’adopter une résolution de solidarité avec les syndicats suisses. Celle-ci s’oppose que les discussions actuelles entre l’Union européenne (UE) et la Suisse débouchent sur un accord au détriment des salarié-e-s et des services publics. Elle réclame le respect des droits sociaux et plus de protection.

Les négociations entre la Suisse et l'Union européenne (UE) sur les bilatérales III sont en cours. Ce futur accord vise à simplifier et renforcer les relations entre les deux partenaires, actuellement régies par plus de 120 accords bilatéraux. Cependant, Unia et l’Union syndicale suisse s’inquiètent que ces discussions compromettent les droits des salarié-e-s et affaiblissent des services publics essentiels comme l’électricité et le rail.

Résolution de soutien de syndicats européens 

Le réseau des syndicats d'Europe centrale membres de la Confédération européenne des syndicats (CETUN) témoigne dans une résolution sa solidarité avec les syndicats suisses. Des points essentiels pour la protection des salarié-e-s en Suisse sont actuellement sous pression dans les pourparlers, ce qui est inacceptable autant pour les syndicats européens que suisses:

  • Les mesures contre le dumping salarial: elles garantissent que les salaires des travailleuses et travailleurs détachés correspondent au coût de la vie en Suisse. L'UE propose de réduire les obligations des employeurs, ce qui augmenterait les risques d’abus et de pression sur les salaires.
  • Les inspections sur place: l’UE souhaite remplacer les contrôles physiques par des audits numériques, une méthode qui pourrait permettre davantage d’exploitation.
  • Le remboursement des frais selon les normes du pays d’envoi: cela priverait les travailleuses et les travailleurs détachés de l’UE des moyens de subvenir dignement à leurs besoins en Suisse, où les coûts sont élevés.

En parallèle, l’UE pousse à une libéralisation des services publics, notamment dans l’énergie et les transports ferroviaires. Cette déréglementation mettrait en danger des services de qualité qui profitent à l’ensemble des habitant-e-s en Suisse.

Les syndicats s’opposent aux démantèlements 

Soutenus par leurs partenaires européens de la CETUN, les syndicats suisses s’opposent à ces propositions. Ils soulignent que l’UE devrait respecter les droits sociaux et renforcer les protections au lieu de les démanteler. Il est essentiel que l’accord garantisse des salaires suisses en Suisse, renforce les conventions collectives de travail avec une convergence des standards sociaux en Suisse comme dans l’UE et préserve les services publics contre les privatisations.

Un démantèlement des acquis serait inacceptable 

La Suisse et l’UE entretiennent des liens économiques, culturels et géographiques forts, mais cette relation ne doit pas se faire au détriment des droits sociaux. Unis, les syndicats appellent le gouvernement suisse et l’UE à défendre ces protections et à abandonner les projets visant à les affaiblir.