C'est la première fois que les partenaires sociaux renégocient la convention collective de travail des shops de stations-service. Après des années de négociations et une longue procédure pour l'extension de son champ d'application, la nouvelle CCT entre en vigueur le 1er novembre.
Les salaires minimums augmentent de 130 francs d'ici 2024 (+ 3,14 % à 3,47 %, selon l'ancienneté et les qualifications). Une nouvelle catégorie salariale est introduite. Elle tient compte des années de service pour le personnel non qualifié (+ 150 francs en 2024).
Au Tessin, des salaires minimums obligatoires sont introduits. Les dispositions de la CCT s'appliquent ainsi enfin dans toute la Suisse. La hausse des salaires minimums était indispensable dans cette branche à bas salaire où la pénibilité du travail et la flexibilité sont importantes.
Les salarié-e-s ont droit à deux jours de congé consécutifs deux fois par mois et à dix week-ends de congé par an. Le congé maternité a été légèrement amélioré (16 semaines à partir de la troisième année de service (au lieu de la quatrième)). Quatre jours de formation continue sont payés par année. Ces avancées vont améliorer la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.
Les diplômes sont désormais mieux reconnus. C’est important, dans une branche qui reconnaît tous les apprentissages (AFP ou CFC), et pas seulement ceux faits dans la vente. La CCT prévoit aussi de meilleures dispositions pour les pauses, la surveillance vidéo, les différences de caisse, la saisie du temps de travail et la sécurité la nuit et le soir.
Unia et les partenaires sociaux se réjouissent que le Conseil fédéral ait rejeté les arguments des employeurs tessinois qui refusaient l’introduction d’un salaire minimum. Ils regrettent toutefois que cette attitude de blocage ait retardé de près de deux ans l'entrée en vigueur de la CCT.
Pour Unia, il faut encore améliorer cette CCT, notamment pour ce qui est du temps de travail, de la sécurité et de la protection de la santé, ainsi que pour la conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Le syndicat demande aussi la compensation du renchérissement, car les salaires ont été négociés en 2021, c’est à dire avant que les prix n’augmentent sous l’effet de l’inflation.