Les salarié-e-s de l’hôtellerie-restauration ont besoin d’améliorations concrètes de leur CCNT

L’organisation professionnelle Hotel & Gastro Union (HGU) et les syndicats Unia et Syna ont présenté leurs revendications pour le renouvellement de la convention collective nationale de travail (CCNT) de l’hôtellerie-restauration. Ils mettent l’accent sur de meilleurs salaires, la reconnaissance de l’expérience professionnelle avec une incidence sur le salaire, une meilleure conciliation de la vie professionnelle et la vie privée, le renforcement de la formation continue, la garantie de la relève et des mesures contre le harcèlement sexuel et moral.

Ce mois-ci, la CCNT de l’hôtellerie-restauration sera renégociée après six ans. Elle règle les salaires et les conditions de travail de plus de 250 000 salarié-e-s de la restauration, de l’hôtellerie et de la livraison de repas. L’organisation professionnelle Hotel & Gastro Union et les syndicats Unia et Syna ont présenté leurs revendications pour les négociations conventionnelles dans le cadre d’une conférence de presse. 

Sortir des bas salaires

L’hôtellerie-restauration est une branche à bas salaires. Le salaire minimum le plus bas est d’environ 3700 francs. Le salaire médian des employé-e-s sans fonction de cadre est de 4335 francs. C’est pourquoi Véronique Polito, vice-présidente du syndicat Unia, demande des mesures permettant d’augmenter les salaires, à savoir une compensation automatique du renchérissement sur les salaires minimums, une augmentation réelle des salaires minimums de 100 francs par an pendant la validité de la nouvelle CCNT, ainsi qu’une revalorisation des salaires effectifs supérieurs au salaire minimum. Toutes ces dispositions doivent être inscrites dans la nouvelle CCNT. L’expérience doit aussi être prise en compte dans la structure salariale afin que les employé-e-s expérimentés bénéficient d’un supplément de salaire. Une meilleure reconnaissance des diplômes professionnels étrangers doit contribuer à une rémunération des salarié-e-s conforme à leurs qualifications. « L’objectif est que les salarié-e-s titulaires d’un CFC ou d’un diplôme équivalent gagnent au moins 5000 francs », souligne Véronique Polito.

Soutenir la formation continue et les apprenti-e-s

Roger Lang, responsable Droit, politique sociale et campagnes pour HGU, a pointé l’importance cruciale de la formation continue. La CCNT permet d’ores et déjà de financer un vaste éventail, allant des formations de mise à niveau pour le personnel non qualifié jusqu’à la formation professionnelle supérieure. Aujourd’hui, les salarié-e-s contribuent à 90 pour cent au financement de ces offres. Roger Lang demande une plus forte participation des employeurs. Les droits des apprenti-e-s doivent être renforcés en les soumettant à la CCNT. Les conditions de l’apprentissage pourraient ainsi être contrôlées par le biais des structures éprouvées de la CCNT, au lieu de recourir à des inspections du travail souvent surchargées et sous-financées.

Réduire et mieux planifier le temps de travail

Roger Lang demande en outre une réduction de la durée de travail hebdomadaire qui, selon le type d’établissement, est actuellement de 42, 43,5 ou 45 heures. « Réduire le temps de travail, c’est investir dans la santé, la productivité et l’attractivité des emplois », souligne-t-il. Les plans de travail doivent en outre être communiqués quatre semaines à l’avance pour faciliter aux salarié-e-s la planification de leur activité et la conciliation de la vie professionnelle avec la vie privée. Guido Schluep, responsable de la branche hôtellerie-restaurant à Syna, demande, lui aussi, des mesures pour une meilleure conciliation, notamment des jours de congé prévisibles et d’un seul tenant, un élargissement du congé de maternité avec paiement intégral du salaire et des mesures de retour au travail flexibles après le congé parental.

Protection contre le harcèlement sexuel et moral

Guido Schluep propose par ailleurs des dispositions protectrices claires contre le harcèlement sexuel et moral, notamment des voies de recours et d’intervention garantissant que les victimes soient entendues et que des mesures soient prises. « Un lieu de travail sûr n’est pas un luxe, mais un prérequis pour former des équipes motivées, engagées et qualifiées », estime-t-il.

Le personnel demande des améliorations urgentes

Les revendications ont été étayées par les retours d’expérience de deux salarié-e-s de l’hôtellerie-restauration. Ils ont expliqué pourquoi il était si important d’améliorer les conditions de travail et de créer des possibilités d’évolution pour les employé-e-s afin de garder le personnel dans la branche.

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