Lors du cinquième tour de négociations sur le renouvellement de la convention nationale (CN) de vendredi dernier, les entrepreneurs ont exposé leurs idées sur l’aménagement futur du temps de travail. Elles sont irresponsables: une planification fiable du temps de travail ne serait plus possible, le chef pourrait décider à court terme si, quand et combien de temps il faut travailler, et des journées de travail de 12 heures jusqu’à 58 heures de travail par semaine, temps de déplacement inclus, deviendraient normales.
Pour les maçons, un tel modèle de temps de travail serait catastrophique: une vraie vie de famille et sociale deviendrait pratiquement impossible. Précisément en été, par les grandes chaleurs, les maçons devraient travailler encore plus longtemps sur les chantiers. Cela serait une violation flagrante des dispositions de la loi sur le travail et une attaque contre la santé des maçons.
Il est particulièrement irrespectueux que les entrepreneurs lient une augmentation des salaires réels l’année prochaine à la condition que les maçons avalent ces détériorations. Et cela malgré l’inflation, une conjoncture florissante de la construction, des carnets de commandes pleins, et des prestations de pointe fournies par les maçons.
Lors des négociations de vendredi dernier, les syndicats ont clairement fait comprendre qu’au contraire des journées de travail moins longues sont nécessaires dans la construction. Avec l’augmentation de la durée du travail, une forte pression au rendement et des chaleurs caniculaires, le risque d’accidents graves augmente. Les maçons exigent une meilleure protection, la fin des heures non payées lors de déplacements et une augmentation garantie des salaires réels, y compris la compensation du renchérissement, de 260 francs: cela correspond à la compensation du renchérissement plus une augmentation des salaires réels de 1%. La construction fait face à une grave pénurie de personnel qualifié. C’est pourquoi ces améliorations sont urgentes.
Les maçons ne vont pas rester les bras croisés face à ces attaques contre leur santé et leurs conditions de travail. C’est la raison pour laquelle un grand vote sur la grève est actuellement en cours sur les chantiers de toute la Suisse. Les maçons vont se défendre et expliquer clairement aux entrepreneurs que ce qu’il faut, ce n’est pas encore plus de pression et de stress, mais des solutions justes et bonnes pour une branche de la construction qui ait de l’avenir.
La convention nationale (CN) est la convention collective de travail de force obligatoire pour le secteur principal de la construction. Elle règle les salaires et les conditions de travail des quelque 80 000 maçons en Suisse. La CN expire à la fin de l’année et doit donc être renégociée. Les négociations entre les syndicats et la Société suisse des entrepreneurs ont débuté en février 2022. En juin, plus de 15 000 maçons ont manifesté pour une meilleure protection, pour la fin des heures non payées lors de déplacements et pour une augmentation équitable des salaires pour tous.
Communiqué de presse des syndicats Unia et Syna