Avec l’arrivée des géants chinois de la mode tels que Shein et Temu, la production et la consommation de vêtements explose. La Suisse est touchée de plein fouet par ce phénomène et ses conséquences dévastatrices. Chaque année, 100 000 tonnes de vêtements fabriqués dans des conditions déplorables, à peine portés, sont incinérés ou exportés vers des pays à faible revenu pour y être éliminés.
Unia et 12 autres organisations, dont Public Eye ou la FRC ( Fédération romande des consommateurs), luttent contre ces abus. Pour dénoncer l'ampleur du problème et exiger une réponse politique, les militant-e-s de cette coalition ont déversé cinq tonnes de vieux vêtements le mercredi 3 septembre 2025 sur la Place fédérale à Berne.
«Nous exigeons des conditions de travail et de salaire dignes, tout au long de la chaîne de production : des usines à la logistique en passant par les points de vente. La politique doit agir contre la fast fashion!» explique Anne Rubin, coresponsable du commerce de détail chez Unia.
La coalition exige un changement dans le secteur de la mode vers une économie circulaire dans laquelle la qualité, la durabilité et la justice sociale sont au centre des préoccupations. Pour cela, il faut des mesures politiques efficaces, comme la création d'un fonds suisse pour la mode.
Avec cet instrument innovant, les entreprises de mode devraient verser une contribution au fonds pour chaque nouvel article qu'elles mettent sur le marché suisse. Plus le vêtement a une longue durée de vie, plus cette contribution serait faible. Cela rendrait le modèle de la fast fashion moins attractif et inciterait en même temps à une mode de qualité, équitable et respectueuse de l'environnement. Le fonds permettrait d'encourager les ateliers de réparation, les offres de seconde main, le recyclage de qualité et une production plus durable.
Le Conseil fédéral reconnait la nécessité d'une production et d'une consommation plus durables mais il a rejeté une motion parlementaire allant dans ce sens. Il compte sur des mesures volontaires de la part des entreprises. Celles-ci sont largement insuffisantes et relèvent trop souvent du greenwashing!
Signez la pétition dès maintenant
Syndicat Unia 2025