La récolte de signatures est lancée pour les deux initiatives complémentaires sur le salaire minimum vaudois. La première propose d’ancrer le principe dans la Constitution vaudoise, la deuxième prévoit une nouvelle loi avec un salaire minimum obligatoire de 23 francs de l’heure. Ce faisant, les initiant-e-s veulent épargner une longue attente à la population en cas d’acceptation dans les urnes.
Dans le canton de Vaud, près de 10% des salarié-e-s touchent des bas salaires et un peu moins de 8% appartiennent à la catégorie des working poors.
Les professions touchées par les bas salaires sont avant tous des métiers à majorité féminine et où travaillent des personnes issues de la migration, tels que l’industrie alimentaire et manufacturière, le nettoyage, les services à la personne ou l’hôtellerie-restauration.
Cette situation n’est pas acceptable car chacun-e doit pouvoir vivre de son travail.
Le salaire minimum n’aura pas seulement l’avantage de lutter contre la pauvreté: il permettra aussi de lutter contre les inégalités entre hommes et femmes.
Il aura également un impact positif sur l’intégration des personnes d’origine étrangère qui sont actuellement précarisées en raison d’abus patronaux et de conditions de travail indignes.
Les salaires sont mis sous pression par l’inflation et les tentatives du patronat de saborder au Parlement les salaires minimums déjà acceptés par la population. En cela, l’initiative pour le salaire minimum vaudois s’inscrit dans un élan national pour défendre le pouvoir d’achat de salariés et opposer un non clair à l’exploitation.
Après le refus à un petit pourcent d’une première initiative cantonale en 2011, le canton de Vaud a toutes ses chances de rejoindre les cantons de Neuchâtel, du Jura, de Bâle-Ville, de Genève et du Tessin qui sont déjà dotés d’un salaire minimum obligatoire réclamé par Unia et d’autres organisations.