Des salarié-e-s de Smood et Simple Pay font valoir leurs droits devant la justice
Chez Smood, les problèmes sont connus depuis longtemps. Ils ont été largement dénoncés dans l’ensemble des cantons romands lors d’une grève et d’actions syndicales. Smood refuse notamment de rémunérer le personnel en mission pour l’ensemble du temps mis à disposition. En outre, les frais professionnels sont sous-évalués et les indemnités pour travail de nuit ou du dimanche ne sont pas prises en compte.
Des prétentions financières importantes
Faute de pouvoir trouver une solution globale négociée avec Smood, des actions en paiement ont été introduites aujourd’hui auprès des autorités compétentes des cantons de Vaud, Genève, Neuchâtel et du Valais. Le montant cumulé des prétentions de ces quatre premières requêtes s’élève à 125 000 francs, ce qui est une somme substantielle. Elles concernent des livreuses et livreurs entrés en service récemment, soit entre 2019 et 2021. Elles portent surtout sur des salaires et des frais professionnels impayés. Au regard du nombre de coursières et coursiers employés par Smood ou en mission pour l’entreprise, ces prétentions donnent une idée de l’ampleur énorme des montants dont Smood a profité au détriment de ces travailleuses et des travailleurs. D’autres livreuses et livreurs ont l’intention d’ouvrir prochainement des actions similaires au tribunal.
Mettre un terme à l’impunité
Le personnel et Unia comptent sur ces procédures judiciaires pour que Smood et Simple Pay mettent enfin un terme à leurs pratiques inacceptables. Jusqu’à présent, Smood a choisi d’ignorer les demandes du personnel ainsi que les recommandations des magistrat-e-s de la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) du canton de Genève pour une mise en conformité avec le droit du travail. Sur les dix recommandations émises par la CRCT en février, Smood n’en n’a mis qu’une seule en œuvre. Pire, la plateforme continue à exploiter son personnel par l’entremise de Simple Pay, une entreprise de location de services créée pour ses besoins. Chez Simple Pay, le temps d’attente et de déplacement entre deux commandes n’est pas payé, et les contrats ne garantissent pas d’heures de travail, même en quantité minimale. En résulte un dumping social et salarial extrême. Il faut maintenant mettre un terme à l’impunité de Smood. C’est pourquoi Unia encourage le personnel à consigner scrupuleusement les heures travaillées et les frais engagés pour son travail, afin de les faire valoir lors de procédures individuelles devant les tribunaux. Le syndicat soutient ses membres dans ces démarches.