La protection des résident-e-s ne peut être assurée qu’avec celle des soignant-e-s
Aucun groupe n’est plus menacé par le coronavirus que les personnes dépendantes de soins et les pensionnaires d’établissements médico-sociaux. En Suisse, ce sont près de 100 000 personnes âgées qui sont soignées et prises en charge dans 1566 homes. Le taux de mortalité dans ce groupe à risque élevé atteint presque 20%. Les maisons de retraite et les homes médicalisés jouent un rôle clé dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. Les résident-e-s tout comme les soignant-e-s doivent donc bénéficier d’une protection particulière.
Le matériel de protection, une denrée rare
A cet effet, il faut un matériel de protection suffisant pour le personnel qui est en contact étroit avec les résident-e-s. Selon les retours de membres d’Unia, ce matériel manque actuellement un peu partout, comme le rapporte Samuel Burri, responsable de la branche des soins : « Dans beaucoup de homes, les soignant-e-s sont priés d’emporter chez eux après leur service les masques utilisés, de les sécher et de les réutiliser. Ces conditions sont inacceptables ! ». Cela met en péril la vie des personnes âgées et la santé des soignant-e-s, et cela augmente leur fardeau psychique.
- Unia demande donc à la Confédération et aux cantons d’accorder la plus haute priorité à l’approvisionnement des établissements médico-sociaux en équipements de protection.
Assurer des soins de qualité, aussi en temps de crise
Le danger du virus et les mesures de protection nécessaires augmentent la pénibilité du travail dans les établissements pour personnes âgées. Cela laisse moins de temps pour les résident-e-s. La pénurie de personnel souvent déplorée en temps normal se trouve encore aggravée pendant la pandémie du coronavirus par les absences pour cause de maladie. La qualité des soins doit aussi être assurée en période de crise.
- Unia demande donc à tous les établissements médico-sociaux de constituer immédiatement des réserves en personnel, en collaboration avec les autorités, et de prévoir des mesures d’urgence (par exemple : la mobilisation de civilistes), afin de pouvoir faire face à la charge de travail supplémentaire et aux absences.
- Le personnel ou sa représentation doit disposer d’un droit de consultation concernant la planification des mesures de protection et du travail pour maîtriser la pandémie.
Protéger la santé physique et psychique
Les soignant-e-s ne se plaignent guère. Leur première priorité est le bien-être des résident‑e‑s. Mais pour qu’ils/elles puissent maintenir ce niveau d’engagement élevé, leur protection ne doit en aucun cas être affaiblie ! Pour le personnel hospitalier qui s’occupe de patient-e-s atteints du coronavirus, le Conseil fédéral a déjà décrété que la durée du travail et de repos prévue par la loi sur le travail n’est plus applicable, et qu’une semaine de travail de plus de 60 heures est possible. A cela s’ajoute l’obligation pour les personnes particulièrement à risque qui ne peuvent accomplir leur travail que sur un lieu précis de continuer si l’employeur garantit le respect des directives fédérales en matière d’hygiène et de distance sociale. Cela n’est tout simplement pas possible dans les soins. La situation exceptionnelle momentanée ne doit pas entraîner un surmenage du personnel infirmier. Il faut protéger aussi bien leur santé physique que psychique, afin qu’il n’y ait pas encore plus d’absences. Les exigences d’Unia :
- Les pauses et les temps de repos dans les établissements médico-sociaux ne doivent pas être supprimés.
- Les soignant-e-s qui font partie du groupe à risque doivent pouvoir rester à la maison et recevoir l’entier de leur salaire.
- Il faut créer des services de soutien psychologique aux soignant-e-s qui sont fortement mis à contribution dans la lutte contre le coronavirus.