Conférence des femmes d'Unia: vers le futur féministe

Les participantes à la conférence des femmes d’Unia portant une banderole avec leur revendication pour des salaires justes et des rentes correctes.
Les participantes à la conférence des femmes d’Unia demandent des salaires justes et des rentes correctes.
140 femmes d’Unia ont tiré le bilan des dernières années de mobilisation. Elles ont demandé des conventions collectives de travail (CCT) féministes et envisagent une campagne contre le harcèlement au travail. Une chose est sûre: le 14 juin et le 21 septembre, elles descendront ensemble dans la rue.

Les participantes à la conférence ont adopté un guide visant à soutenir les revendications féministes dans les négociations CCT. L’objectif est de prendre en considération les besoins des travailleuses et de promouvoir leur participation dans les délégations aux négociations. Une résolution de la dernière conférence des femmes est ainsi mise en œuvre.

Depuis 2019, des centaines de milliers de femmes sont descendues dans la rue en Suisse lors des grèves des femmes et mobilisations féministes et ont obtenu des avancées importantes, comme la 13e rente AVS ou le salaire minimum dans plusieurs cantons et villes. Cependant, de nombreuses revendications féministes stagnent et les retraites des femmes sont en danger, notamment avec la réforme LPP21 qui sera soumise au vote. Les femmes syndicalistes sont unanimes: il faut que les choses changent!

Les luttes féministes sont des luttes syndicales

Aude Spang, secrétaire nationale à l’égalité d’Unia, le souligne: «Bien que le travail dans les branches à forte proportion de femmes soit essentiel, il est sous-estimé et mal payé. La moitié des travailleuses gagnent moins de 4126 francs par mois, et le travail non rémunéré n’est pas pris en compte. Nous allons nous battre pour des salaires d’au moins 5000 francs pour les travailleuses avec une formation professionnelle, notamment dans les branches typiquement féminines, qui ne sont pas protégées.»

Une femme sur trois est victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail, une femme sur cinq subit des actes sexuels non désirés et une semaine sur deux, une femme meurt sous les coups de son partenaire ou ex. Les participantes à la conférence ont discuté d’une campagne syndicale contre les violences sexistes et la discrimination au travail. Grazia Prezioso, présidente nouvellement élue de la commission femmes d’Unia déclare: «Nous avons discuté du harcèlement au sein du syndicat, car il est important d’amener un changement culturel aussi bien chez les salarié-e-s que chez les employeurs. Et nous devons sensibiliser au harcèlement afin de réduire le nombre de cas. C’est une question de justice et d’équité.»

Le succès des grèves des femmes montre qu’il vaut la peine de se battre et de rester mobilisées. Les femmes syndicalistes appellent à participer aux manifestations le 14 juin et à la manif pour les salaires le 21 septembre.