Malgré les prévisions erronées concernant l’AVS, le Tribunal fédéral renonce à invalider la votation sur le relèvement de l'âge de la retraite des femmes. C'est une déception, car ces mauvais calculs ont influencé la formation de l'opinion lors de la campagne de votation et ont finalement coûté aux femmes une année de rente, et ce alors qu'elles recevraient en moyenne un tiers de rente en moins que les hommes. Unia demande aux politiques d’enfin combler le déficit de rente des femmes.
En 2022, le peuple suisse a approuvé le projet de démantèlement d'AVS 21 à une très faible majorité de 50,55%. Celui-ci prévoyait de relever l'âge de la retraite des femmes à 65 ans afin d'éviter un prétendu «déséquilibre» de l'AVS. Les partisans du projet s'appuyaient en grande partie sur des chiffres publiés par l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS). En été 2024, il s'est avéré que ces chiffres ont surestimé de manière erronée les dépenses de l'AVS de plusieurs milliards de francs. Il est donc clair que l'institution de prévoyance la plus importante et la plus sociale repose sur des bases bien solides, exactement comme les syndicats l’ont toujours répété. Cette campagne de votation trompeuse provoque une colère et une indignation justifiées au sein de la population. Plusieurs femmes, soutenues par les syndicats, avaient déposé un recours contre cette décision, dont Silvia Locatelli, secrétaire régionale d'Unia Neuchâtel.
Le Tribunal fédéral accorde plus d'importance à la sécurité juridique qu'à la situation révoltante des femmes en matière de retraite. Il demeure que bien que les femmes aient des rentes moins élevées, le relèvement de l'âge de la retraite permet de faire des économies unilatérales sur leur dos. C'est pourquoi la majorité des femmes ont voté non lors de la votation.
«Cette décision est un nouveau coup dur pour les femmes en Suisse. Le fait est que les femmes sont privées d'une année entière de rente, et ce dans un système qui les désavantage déjà. Il faut trouver des solutions pour améliorer considérablement leurs rentes. Nous continuerons à nous y engager en tant que syndicats, mais également au sein des alliances avec tous nos partenaires», a déclaré Vania Alleva, présidente d'Unia, dans son discours devant le Tribunal fédéral.
Unia est déçu par la décision lâche du tribunal. Nous exigeons maintenant des politiques et des employeurs des mesures concrètes: des salaires équitables pour les femmes, la reconnaissance du travail de soin non rémunéré dans l’ensemble du système des assurances sociales et le comblement de l'important déficit des rentes. Il est grand temps de remédier à ces dysfonctionnements.