La situation financière des personnes à revenus bas ou moyens devient toujours plus tendue, en Suisse aussi. Le renchérissement grignote les salaires, les coûts de l’énergie sont en hausse et le choc des primes des caisses-maladie suivra en 2023.
L’Union syndicale suisse a présenté les conséquences de cette évolution lors d’une conférence de presse.
La problématique de la progression insuffisante des salaires ne date pas d'hier. Ces dernières années, l’écart salarial n’a cessé de se creuser parce que les salaires les plus élevés augmentent tandis que ceux qui sont moyens et faibles stagnent. Bien que la productivité s’accroisse en permanence, la progression des salaires des travailleuses et des travailleurs n'est pas à la hauteur. Concrètement, cela signifie que ces femmes et ces hommes goûtent de moins en moins aux fruits de la richesse qu’ils génèrent.
Dans le cadre des négociations salariales en cours, Unia a demandé la compensation totale du renchérissement ainsi que des hausses de salaire, c’est-à-dire quatre à cinq pour cent de plus. Le syndicat est parvenu à obtenir la compensation du renchérissement dans quelques branches et entreprises, parfois davantage. C’est le cas dans l’hôtellerie-restauration, dans la branche du nettoyage de Suisse alémanique et dans l’horlogerie.
Pourtant, malgré la bonne marche des affaires, d’autres employeurs et associations patronales refusent d'assumer leurs responsabilités. Dans le commerce de détail, notamment chez Coop, de nombreux employé-e-s doivent se résoudre à des pertes de salaire. Même dans des entreprises où la convention collective de travail prévoit la pleine compensation du renchérissement, les employeurs veulent s’y opposer. Les salarié-e-s ne l’accepteront pas.
Il faut un changement de cap. «Un salaire doit suffire pour vivre», a dit la présidente d’Unia, Vania Alleva, lors de la conférence de presse. Ce n‘est plus garanti. Voilà pourquoi les salaires minimums doivent être ajustés: 4000 francs x 13 est le minimum absolu, qui doit pourtant encore être appliqué dans de nombreuses branches.
Compte tenu de l'évolution salariale de ces dernières années et de l'inflation, le salaire minimum doit atteindre au moins 4500 francs pour les personnes sans formation et 5000 francs pour les travailleuses et travailleurs qualifiés. Unia continuera à se battre pour ce but à l’avenir.