Fusillade de Granges: plus jamais ça!
Il y a un siècle, le 14 novembre 1918, Hermann Lanz (29 ans), Marius Noirjean (17 ans) et Fritz Scholl (21 ans) ont été assassinés par les troupes vaudoises stationnées à Granges. Les trois jeunes horlogers ont payé le prix fort de la répression qui s’est abattue en ce dernier jour de grève générale.
Abattus par derrière
Le 12 novembre 1918, face aux inégalités sociales et aux conditions d’existence précaires, quelques 250 000 travailleuses et travailleurs se mettent en grève dans toute la Suisse. Le 14 novembre, à Granges, l’armée prend place dans les rues pour mater les grévistes, alors même que la fin de la grève avait été annoncée. Les trois ouvriers, loin d’être des meneurs, étaient là par hasard quand un détachement vaudois tire sur la foule. Deux périssent d’une balle dans le dos alors qu’ils tentaient de fuir, le troisième d’une balle dans la nuque.
Plus jamais ça!
Des membres d’Unia ont aujourd’hui commémoré à Berne ces événements. Les trois victimes innocentes ont été lâchement assassinées par l’armée suisse, aveuglée par sa détestation de la classe ouvrière et par sa peur d’un prétendu « complot bolchévique » dont l’existence a été démentie par les historiens. De telles tragédies ne doivent plus jamais se répéter.
Héritage de la grève générale
Les syndicalistes d’Unia ont également rendu hommage aux grévistes de 1918. Leur lutte a permis à d’importantes revendications du mouvement ouvrier d’aboutir, comme la réduction des horaires de travail, et, bien plus tard, l’introduction de l’AVS et le droit de vote des femmes.