En haut, le soleil est cuisant, en bas, l’asphalte chauffe. C’est dans ces conditions que les travailleurs accomplissent chaque jour un travail physique pénible. Le soleil et la chaleur torride ne sont pas seulement épuisants, ils constituent aussi un danger important pour la santé et la sécurité au travail.
Pour le travail par grande chaleur, il existe différentes règles de sécurité, par exemple des pauses régulières à l’ombre pour boire de l’eau et éviter un malaise. Cependant, le respect des règles de sécurité est de plus en plus sacrifié à la pression croissante des délais.
En tant que donneurs d’ordre, les maîtres d’ouvrages exigent des délais toujours plus courts. Ils les font ensuite respecter strictement en prévoyant des peines conventionnelles en cas de retard, même s’ils mettent ainsi en danger la santé et la sécurité au travail.
Il est frappant de constater que les maîtres d’ouvrages publics sont dans de nombreux cas les premier à exiger de telles directives. Selon Nico Lutz, responsable de la construction au syndicat Unia, «ce sont justement les maîtres d’ouvrages publics qui devraient montrer l’exemple. Au lieu de cela, ils augmentent encore la pression et compromettent ainsi la sécurité au travail et la santé des maçons.»
Les maçons ne sont plus prêts à sacrifier leur santé uniquement pour respecter des délais inutilement serrés. Quand la situation est dangereuse, le travail doit être interrompu. Si cela n’est pas garanti et que les demandes des maçons ne sont pas écoutées, Unia interviendra sur le chantier.
Des solutions politiques sont aussi nécessaires. D’une part, le travail doit être interrompu lorsque la température atteint 35 degrés. D’autre part, le délai final doit être reporté dans de tels cas. On pourrait envisager ici une obligation légale de respecter les dispositions pertinentes de la norme SIA 118. Unia discute actuellement d’initiatives dans ce domaine avec plusieurs parlementaires.