Auxiliaires de vie à domicile: leur travail est essentiel
En temps normal déjà, cette catégorie de salarié-e-s, en grande majorité féminine et issue de la migration, est discriminée : engagées par les ménages privés, isolées sur leur lieu de travail, la protection de la loi sur le travail leur est refusée et des salaires de misère rémunèrent un travail difficile, pourtant si important.
Les conséquences de la pandémie sont d’autant plus lourdes et même parfois dramatiques pour les auxiliaires de vie:
- Perte de salaire: avec les frontières fermées, les mesures de confinement, la peur de la contamination, elles peuvent être empêchées de travailler et elles ne reçoivent souvent plus de salaire. Même si elles y ont droit, il est difficile, voire impossible pour elles d’exiger leur dû. De plus, le chômage partiel ne leur est pas accordé, le Conseil fédéral n’ayant pas voulu étendre le champ des bénéficiaires au personnel domestique, alors qu’il l’a fait pour d’autres catégories de salarié-e-s.
- Manque de matériel: d’autres continuent à travailler pour, rappelons-le, s’occuper de personnes à risque, mais ne sont pas armées pour mener leur mission à bien dans le contexte sanitaire actuel: les informations nécessaires concernant les mesures de protection et d’hygiène ne leur parviennent pas ou sont difficiles à comprendre pour des questions de langue. Le matériel adéquat, tels que du désinfectant, des masques ou encore des habits de protection n’est pas à leur disposition.
- Isolation et charge psychique: les conditions de travail déjà difficiles en temps normal sont encore accentuées par la nécessité pour les personnes vulnérables, dont les auxiliaires de vie ont la charge, de se confiner. L’isolement est renforcé (la famille ne vient plus), les sorties sont limitées, voire supprimées pour éviter tout risque de contagion, ce qui cause une augmentation supplémentaire de la charge mentale, néfaste pour la santé du personnel.
Stop à la discrimination!
Pour protéger les auxiliaires de vie sans tarder, Unia exige durant la crise:
- l’accès aux ressources nécessaires pour se protéger pendant l’épidémie (informations, matériel, soutien)
- la compensation des pertes de salaire, à l’instar des autres salarié-e-s de ce pays.
Et à plus long terme, une amélioration de leurs conditions de travail et la protection de leur santé
- avec la protection de la Loi sur le travail
- avec des salaires décents.
Garantir de bonnes conditions de travail, c’est aussi garantir la qualité de la prise en charge!