Unia demande une interdiction mondiale de l'amiante
Le jugement de Turin dans le procès de l'amiante, tombé ce lundi, de même que l'acceptation de la plainte par la cours européenne de justice, rendue public hier à Strasbourg, apporte d'importantes avancées dans la protection des travailleurs-euses. Les juges turinois ont reconnu une coresponsabilité des propriétaires des usines d'amiante. Du point de vue des proches des victimes, qui ont attendu durant des décennies ce jugement, c'est un pas vers la justice et la reconnaissance des torts subis.
Près de 100 000 victimes décèdent encore toujours annuellement dans le monde
Trois quart des pays ne connaissent toujours pas d'interdiction de l'amiante et près de 100 000 personnes meurent annuellement des suites d'exposition à l'amiante. En Suisse aussi, chaque année, on compte près de 100 décès et il est à craindre que ces chiffres continuent à augmenter. Il faut se rendre compte qu'il subsiste de l'amiante dans beaucoup de bâtiments construits avant 1990, exposant ainsi de nombreuses personnes à des risques de contamination.
Unia demande une interdiction mondiale de l'amiante et des mesures de protection
Concernant le problème de l'amiante, Unia revendique les mesures suivantes :
- Les mesures de protection prescrites doivent être appliquées en conséquence. Unia travaille de concert avec les associations patronales à une campagne, sous la direction de la Suva, pour protéger les travailleurs des expositions à l'amiante. Une de ces mesures de protection est un ajustement des lois cantonales sur la construction qui devrat prévoir une analyse obligatoire des gisements d'amiante, avant qu'une autorisation de construire soit délivrée. De telles lois sont déjà en vigueur dans les cantons de Vaud et Genève.
- Il faut une interdiction mondiale de l'amiante. Unia y travaille avec les faîtières internationales des syndicats des travailleurs du bois et de la construction.
- Les propriétaires des fabriques d'amiante et entreprises dont les travailleurs sont exposés à l'amiante ne doivent pas échapper à leurs responsabilités grâce au délai de prescription. Après l'acceptation de la plainte par la cours européenne de justice, la Suisse doit prendre en compte le début de la maladie plutôt que le moment d'exposition comme point de départ du délai de prescription. Autrement, les victimes de l'amiante ne pourraient pas déposer plainte car, dix ans après l'exposition, les faits tombent sous le coup de la prescription, alors que la maladie, elle, ne survient parfois que dix, vingt, voir plus d'années après le délai de prescription.
- Il faut des efforts au niveau de la recherche et des mesures de protection afin de ne pas répéter avec d'autres particules cancérigènes, comme par exemple les nano particules, la tragédie de l'amiante.
Pour plus d'informations:
Dario Mordasini, responsable pour la sécurité au travail et la protection de la santé du syndicat Unia
Nico Lutz, porte-parole du syndicat Unia
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