L’écart salarial augmente, CEO et actionnaires se paient plus que jamais
A elles seules, ces dernières ont versé pour l’année 2019 63 milliards sous forme de dividendes et de rachat d’actions (+ 4,4 milliards que l’année précédente).
L’écart salarial augmente
Cette année encore, les écarts salariaux ont continué à se creuser. Le record de 1 à 308 entre le plus bas et le plus haut salaire dans la même entreprise est atteint chez le géant pharmaceutique Roche. Le rapport moyen dans les entreprises examinées est de 1 à 148 (1 à 142 l’année précédente).
Les managers continuent à encaisser des millions
En matière de rémunérations abusives, la palme de l’avidité revient à Severin Schwan, CEO de Roche, qui touche la bagatelle de 15,1 millions par année. Suivent Sergio Ermotti d’UBS, avec 12,5 millions par an, et Tidjane Thiam de Crédit Suisse, qui reste sur le podium avec 10,7 millions malgré le scandale de filature qui l’a éclaboussé et poussé à quitter la banque. Il pourrait bien se consoler avec une prime de départ de 30 millions, soit trois salaires annuels versés en un coup.
Versement de dividendes malgré des aides de la Confédération
Mais l’indécence ne s’arrête pas là. En pleine crise sanitaire, au moins sept entreprises soutenues par la Confédération par le biais des indemnités pour le chômage partiel ont versé des dividendes à leurs actionnaires pour un total de près de 4 milliards de francs. En tête se trouvent LafargeHolcim, Lindt & Sprüngli et Sika. Cinq d’entre elles ont même versé davantage de dividendes que l’année précédente.
Ems-Chemie: la famille Blocher contre les salarié-e-s
L’enquête passe également en revue les entreprises où la répartition entre capital et travail est la plus inégale. Cette année encore, Ems-Chemie, l’entreprise de la famille Blocher, se trouve en tête. En 2019 le groupe a versé en tout 462 millions de francs à ses actionnaires et 239 millions sous forme de salaire à son personnel, quasiment la moitié moins. Actionnaires principales, les trois filles Blocher se sont partagé 326 millions. Dans la suite logique de cette arnaque, le parti familial UDC (avec son initiative de résiliation entre autres) prône l’abolition des salaires minimums et des conventions collectives de travail, car « cela renchérit les coûts de production », comme aime à le dire Magdalena Martullo-Blocher.
Il faut soutenir les salarié-e-s
De l’autre côté se trouvent les salarié-e-s qui ont touché ces derniers mois des indemnités de chômage partiel à hauteur de 80% de leur salaire normal. Une vendeuse expérimentée et travaillant à temps plein a reçu un salaire de 3888 francs bruts par mois. De telles inégalités ne sont pas soutenables. Unia demande la pleine compensation du chômage partiel pour les salarié-e-s touchant des moyens et bas salaires. Il ne doit pas non plus y avoir de licenciements liés au coronavirus.
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