Assumer les décisions et appliquer les mesures de protection!
Des centaines de milliers de salarié-e-s devraient reprendre le travail dans les semaines à venir, entre autres dans le commerce de détail. Mais dans cette branche, l’association Swiss Retail refuse d’édicter un concept de protection contraignant. Dans la majorité des magasins, les salarié-e-s n'ont pas été consultés, contrairement à ce que la loi prévoit.
Ailleurs, les partenaires sociaux ne sont souvent pas associés, et des concepts inadéquats ont été adoptés.
Si le Conseil fédéral veut, comme il le dit, rouvrir en respectant les mesures de protection, il doit soit ordonner un arrêt de l’activité, soit exiger des concepts de protection contraignants et concertés.
Manque de contrôleurs et problèmes d’application
Jusqu’à présent, Unia a transmis aux instances de contrôle plus de 4000 retours écrits de salarié-e-s annonçant des problèmes en lien avec la protection de la santé dans leurs entreprises.
Faute d’un nombre suffisant de contrôleurs, le suivi de ces retours n’est pas assuré. La Suva en compte environ 30 pour contrôler plus de 30 000 chantiers de construction et entreprises industrielles de toute la Suisse...
Les cantons devraient également contrôler les entreprises du tertiaire. Les ressources sont loin d’être suffisantes. Par contre, là où les contrôleurs des organes paritaires des employeurs et des salarié-e-s sont impliqués, il y a davantage de contrôles.
Améliorer la protection de la santé et l'appliquer maintenant
Unia appelle le Conseil fédéral et les autorités cantonales à prendre leurs propres décisions au sérieux et à appliquer des dispositions de protection efficaces. Afin de protéger la santé des salarié-e-s et donc de la société dans son ensemble, il faut en particulier que:
- Les concepts de protection du Seco constituent une norme minimale contraignante pour toutes les branches. Les concepts de branches doivent être élaborés avec les partenaires sociaux avant la réouverture, puis mis en œuvre et contrôlés.
- Les employé-e-s des entreprises doivent être impliqués dans la mise en œuvre de ces concepts. Ils connaissent le mieux les conditions sur le terrain.
- Les cantons doivent fournir les moyens nécessaires pour réaliser les contrôles. Ils devraient impliquer les inspecteurs des organismes paritaires afin d'augmenter rapidement et de manière significative le nombre de ces contrôles.
- Les autorités doivent régulièrement évaluer l'efficacité des concepts de protection en collaboration avec les organisations d'employeurs et de salarié-e-s, et procéder aux ajustements nécessaires. Un pilotage tripartite a fait ses preuves!
- Pour les employé-e-s qui ont continué à travailler dans des conditions difficiles ces dernières semaines – dans le commerce de détail ou dans les soins, par exemple –, il faut plus que des applaudissements. Il leur faut de meilleurs salaires, une amélioration des conditions de travail à moyen terme, et une prime de persévérance à court terme.
La mise en œuvre de ces exigences est importante non seulement en ce 28 avril, journée internationale de la santé et de la sécurité au travail. Elle est impérative pour trouver une issue à la crise.