Dumping salarial: «Far West» sur le chantier de l’hôpital de Sion
Depuis le 16 octobre et probablement jusqu’à la mi-décembre, l’entreprise hollandaise Bayards Aluminium Constructies B.V. occupe des travailleurs de Pologne, de Slovénie, de Lettonie et des Pays-Bas pour la construction de l’héliport du nouvel hôpital de Sion. Pour leur travail de montage, ils sont payés 14,98 euros de l’heure, alors que selon la convention collective valaisanne de la construction métallique, ils devraient toucher 29,90 francs de l’heure.
Il manque 3000 francs par mois
Ces monteurs sont également lésés pour leurs frais: ils ne reçoivent que 10 francs par jour pour les repas, alors que la convention collective prévoit 18 francs. En tout, les travailleurs se font escroquer d'au moins 3000 francs par mois, car en plus, depuis le 22 octobre, ils n’ont plus reçu de salaire du tout, bien qu’un paiement hebdomadaire ait été convenu.
Les monteurs ne sont toutefois pas directement employés par Bayards Aluminium Constructies B.V., mais par l’entreprise de location de services We Work Heart, également hollandaise. Il s’agit là d’une violation claire de la loi: les entreprises de location de services étrangères n’ont pas le droit de louer les services de leurs employés en Suisse.
La direction de l’hôpital doit agir
Unia demande instamment à la direction de l’hôpital de Sion de mettre fin à ce dumping salarial flagrant et à la violation de la loi sur le service de l’emploi et de la location de services sur ce chantier. Elle doit veiller à ce que les salariés qui ont travaillé ou travaillent encore soient correctement rémunérés, conformément à la convention collective de travail. Les mandats ne peuvent être effectués que par des entreprises autorisées à le faire.
Les mesures d’accompagnement sont essentielles
Cette affaire montre une fois de plus l’importance des mesures d’accompagnement. Elles seules permettent de protéger tous les travailleuses et travailleurs en Suisse, quelle que soit leur origine, contre les abus et le dumping salarial. Pour Unia, il n’est pas question de détériorer ces mesures d’accompagnement. Au contraire, il faut les améliorer.