Unia révèle un des pire cas de dumping salarial à Zurich
Que ce soit les employés sur les chantiers, Unia, les concurrents de Goger ou la plupart de ses clients, tout le monde savait que Goger trichait lourdement sur les salaires. Cependant, les moyens d’agir contre ces fraudes n’étaient pas suffisants. Là où il aurait été possible d'en faire plus, les responsables ont préféré regarder ailleurs. Au lieu de s’en prendre à l’arnaqueur Goger, c’est Unia qu’on a combattu et criminalisé.
Des travailleurs fraudés jusqu'à hauteur de 10 millions de francs
Les travailleurs qui se sont fait escroquer de plusieurs dizaines de milliers de francs n’ont pas touché un centime. Et il s’en est fallu de peu pour que Kurt Goger s’échappe sans être inquiété de la plus grosse arnaque de l'histoire des mesures d'accompagnement.
Ce sont finalement des contrôles pointilleux et de nombreuses procédures qui ont prouvé qu’Unia avait raison sur toute la ligne! Il est maintenant confirmé que Goger-Swiss AG est responsable du plus grand cas de dumping salarial qu’ait connu Zurich.
Sous la direction de Kurt Goger, l'entreprise de plâtrerie Goger-Swiss AG s'est vu attribuer de nombreux travaux à Zurich, sur presque tous les grands chantiers de la ville comme ceux de la Toni Areal, du Fifa Museum, de Tic Tric Trac, etc. Depuis lors, Goger-Swiss AG a trompé ses collaborateurs jusqu’à hauteur de 10 millions de francs. L’entreprise a triché partout où c'était possible:
- les salaires minimums n'étaient pas respectés
- l’enregistrement du temps de travail était manipulé
- les travailleurs étaient logés avec des loyers exorbitants
- des voitures privées étaient déclarées comme véhicules professionnels.
Et comme tout cela ne suffisait pas à Kurt Goger, ses employés ont dû rendre une partie de leur salaire en espèces.
Ignorance active des autorités
Unia a découvert cette situation en 2015. Le syndicat avait alors informé toutes les personnes et autorités responsables du problème. Au lieu d'intervenir immédiatement et d'ouvrir des enquêtes approfondies, les maîtres d’œuvre et les autorités en charge ont activement ignoré l'affaire et joué la montre. Pendant ce temps, Kurt Goger soumettait tous ceux qui dénonçaient ses abus à une avalanche de procès. Plutôt que de mettre fin à ses pratiques, Goger a tenté de criminaliser Unia.
Les enquêtes font s'écrouler le «système Goger»
Mais son plan a échoué, et le vent a tourné. Un contrôle des salaires et des enquêtes approfondies de la police et du ministère public ont permis de faire tomber le "système Goger". Depuis l'été 2018, Kurt Goger s'est mis à bonne distance des autorités suisses chez lui, en Autriche, et joue au golf. Il laisse derrière lui une entreprise en faillite et saignée à blanc, d'innombrables débiteurs, et des employés floués de dizaines de milliers de francs suisses chacun.
Davantage de protection salariale est nécessaire
Ce cas montre clairement qu’en Suisse, il faut étendre la protection salariale plutôt que l’affaiblir. Aujourd'hui, nous pouvons partir du principe que le marché de la plâtrerie à Zurich – qui est de loin le plus grand chantier de Suisse - a été comme suspendu pendant les années Goger. Personne n'était moins cher que Goger. Il obtenait pratiquement toutes les grosses commandes lucratives. Les employeurs corrects et tous les employés de Goger en ont fait les frais.
Responsabilité politique
Dans un tel contexte, tout ceux qui veulent amoindrir la protection salariale – à l’image du conseiller fédéral Cassis et de l'UDC – agissent de manière irresponsable. On attend tout au moins de la part du PLR, autoproclamé «parti de l’économie», mieux qu’une politique qui ne profite qu’aux intérêts d’arnaqueurs salariaux à la Kurt Goger. Plus que jamais, il faut se demander comment étendre la protection salariale et les droits des travailleuses et des travailleurs, afin que de tels cas ne puissent plus survenir et qu’ils reçoivent l’argent qui leur est dû.