Halte à la propagande patronale! Les mesures d’accompagnement protègent tous les salarié-e-s, aussi ceux de l’UE!
Dans les colonnes du SonntagsBlick du 7 février dernier, l’ambassadeur de l’Union européenne à Berne, M. Petros Mavromichalis, a qualifié les mesures d’accompagnement de «disproportionnées» et d’«incompatibles» avec les accords bilatéraux. Ce faisant, il remet en question l'expérience positive que la Suisse et l'UE ont eue avec ce traité depuis 2002. Il a également prétendu que seules les entreprises de l’Union européenne doivent fournir un dépôt de garanties financières pour travailler en Suisse, ce qui n’est pas conforme à la réalité puisque les entreprises suisses sont soumises exactement aux mêmes obligations découlant des conventions collectives de travail (CCT) obligatoires.
Lettre à l’ambassadeur de l’UE
En réaction à ces propos, la présidente d’Unia Vania Alleva a remis une lettre en mains propres à l’ambassadeur et s’est entretenue avec lui. Plutôt que de critiquer les mesures de protection des salaires qui profitent à tou-te-s, elle l’a enjoint à ouvrir les yeux sur l’intense lobbying mené depuis des années par des associations patronales du Bade-Wurtemberg auprès de la Commission européenne pour le démantèlement de la protection des salaires en Suisse. Ce sont ces mêmes entreprises qui n’admettent pas les règles en vigueur en Suisse et qui reçoivent pour certaines des amendes en raison du non-respect des salaires minimums prévus par les CCT.
Le marché Suisse reste hautement attractif
Les mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes ne sauraient être taxées de «protectionnistes». Chaque année, plus de 2,5 millions de jours de travail sont effectués en Suisse par des travailleurs détachés et des indépendant-e-s issus de l’UE. Ce qui, ramené à la population résidente, est sans commune mesure avec aucun autre pays de l’UE. Cela démontre que le marché Suisse reste attractif et n’est pas surréglementé.
Accord cadre: la protection des salaires n’est pas négociable
Au lieu de ne prêter l’oreille qu’à quelques milieux qui défendent leurs intérêts particuliers, l’UE ferait bien d’entendre les salarié-e-s et leurs syndicats. A l’échelle européenne, autant le Deutscher Gewerkschaftsbund (DGB) que la Confédération européenne des syndicats (ITUC) ont également fait part de leurs préoccupations face aux attaques perpétrées contre la protection des salaires en Suisse. Il est plus que temps que l’UE prenne enfin en compte le point de vue des salarié-e-s qui défendent l’intérêt commun, de bonnes conditions de travail et des salaires suisses en Suisse, sans discriminations. La protection des salaires doit rester autonome à l’avenir et n’est pas négociable.