La Suisse doit faire plus dans la lutte contre la traite des êtres humains
Sans surprise, le 3e rapport d’évaluation par le GRETA pointe du doigt les déficiences suisses en matière de lutte contre la traite des êtres humains. L'exploitation des personnes victimes de la traite des êtres humains est une réalité en Suisse et il faut agir!
État des lieux scandaleux en Suisse: l’exploitation est une réalité
Le phénomène est connu: des employeurs criminels abusent de la situation de vulnérabilité socio-économique des personnes en les recrutant dans le but d’exploiter leur force de travail. Par des moyens malhonnêtes, voire maffieux, les auteurs brisent des vies humaines et obtiennent des profits gigantesques.
Fraude, tromperie, absence de salaire ou salaire ridicule, isolement, tout est bon pour tirer du profit des travailleuses et des travailleurs! Très peu d’auteurs sont poursuivis et condamnés; trop nombreuses sont les victimes qui ne sont ni identifiées, ni soutenues et qui n’obtiennent pas justice.
Protection des travailleuses et des travailleurs concerné-e-s!
Unia agit: le syndicat a participé à la rédaction du rapport alternatif rédigé par la Plateforme suisse contre la traite, composée des organisations spécialisées compétentes sur le terrain, que le GRETA a pris en considération pour rédiger son propre rapport.
Le syndicat s’engage activement au sein du 3e plan d’action national contre la traite des êtres humains. Il sensibilise, informe et forme ses membres, ses juristes et ses secrétaires syndicaux.
Des améliorations sont nécessaires
De multiples moyens peuvent être déployés pour améliorer la situation:
- renforcement des instruments de procédure pénale et de leur application,
- protection effective, accès au séjour et à la sécurité en Suisse des victimes et des témoins lors de l’enquête, pendant et après le procès,
- réparation dans un délai raisonnable,
- lutte contre les chaînes opaques de sous-traitance,
- amélioration des moyens de contrôle
Unia salue en particulier que le GRETA exhorte la Suisse à adapter la Loi sur l'aide aux victimes (LAVi) pour garantir l’indemnisation pour salaires impayés des travailleuses et des travailleurs, que ces personnes soient titulaires ou non d’un permis de travail et/ou de séjour approprié, et à s’assurer de l’application effective des dispositions juridiques concernant la responsabilité des personnes morales.
Il faut une volonté politique
Aux organisations d’employeurs, à la Confédération, aux cantons et aux communes de démontrer leur volonté politique de ne pas tolérer la traite des êtres humains et de mettre l’accent sur la protection des personnes victimes dans toutes les branches et sur tout le territoire, sans exception.