Pour une protection contre le licenciement en accord avec les normes internationales: une initiative populaire est nécessaire
Le syndicat Unia est indigné par la décision du conseiller fédéral Guy Parmelin de «suspendre», soit d’arrêter de facto, la médiation visant à améliorer la protection contre les licenciements. C’est une déclaration de faillite face à l’attitude de refus des employeurs. Le manque de volonté du Conseil fédéral et de l’Union patronale suisse d’élever la protection des travailleuses et des travailleurs contre les licenciements abusifs au niveau minimum internationalement reconnu est scandaleux.
La Suisse ne respecte pas les normes juridiques internationales
En 2019, l’Organisation internationale du travail (OIT) a placé la Suisse sur la liste noire des 40 cas les plus préoccupants de violation des conventions de l’OIT. La raison est la protection absolument insuffisante des représentations du personnel et des syndicalistes, c’est-à-dire des travailleuses et travailleurs qui s’engagent pour les droits et les intérêts de leurs collègues. Afin que l’OIT retire la Suisse de sa liste noire, le Conseil fédéral a convoqué la même année une médiation entre les partenaires sociaux dans le but d’adapter la protection contre le licenciement en Suisse au niveau exigé par les conventions de l’OIT.
Finie la tactique de jouer la montre
Aujourd’hui, le Conseil fédéral a mis fin à la médiation, sans résultat. Après avoir fait patienter les salarié-e-s pendant quatre ans, le sujet devrait tout simplement disparaître dans les oubliettes. C’est inacceptable! Comme le Conseil fédéral et les employeurs n’ont manifestement aucune volonté de garantir le respect des normes internationales, Unia préparera rapidement avec l’Union syndicale suisse une initiative populaire pour garantir les droits des salarié-e-s dans ce domaine.
La situation actuelle est intolérable
La situation actuelle n’est pas seulement intolérable pour les représentant-e-s du personnel, elle comporte aussi des risques particuliers pour les travailleuses et travailleurs en situation de vulnérabilité. Les personnes absentes pour cause de maladie ou en phase de maternité, ainsi que les salarié-e-s âgés, sont touchés de manière disproportionnée par des licenciements injustes et abusifs. De même, les lanceuses et lanceurs d’alerte et les travailleuses et travailleurs syndicalement actifs ne sont pas suffisamment protégés dans leur engagement, de sorte qu’ils courent un risque accru d’être eux-mêmes victimes de licenciements.