Unia dénonce une attaque inédite contre les salarié-e-s, les cantons et les petits commerces
Le syndicat Unia dénonce le passage en force du projet de loi sur les heures d’ouverture des magasins par la commission de l’économie du Conseil national. Le projet veut imposer à tous les cantons des horaires d’ouverture de 6h à 20h du lundi au vendredi et de 6h à 18h le samedi.
La commission s’oppose aux cantons
La commission traite ainsi avec mépris la décision du Conseil des Etats de ne pas entrer en matière sur cette loi qui remet en question la souveraineté des cantons. Elle ne tient pas plus compte de l’opposition répétée de la population manifestée dans les urnes durant les 10 dernières années. Pire, en validant cette loi, la commission s’oppose ouvertement aux cantons de Suisse romande qui ont davantage légiféré sur ce dossier que la Suisse alémanique. De plus, cette décision met en danger le partenariat social développé dans certains cantons (GE, NE) et dans certaines communes.
Une loi qui ne tient pas la route
Alors que la loi est fragilisée après son rejet au Conseil des Etats, le coup de force de la commission du Conseil national ne saurait cacher les faiblesses du projet. La loi prétend lutter contre le tourisme d’achat alors qu’il est surtout motivé par le prix et l’assortiment, et non par les horaires des magasins. Elle prétend ne pas toucher les conditions de travail alors qu’elle prolonge les heures en soirée. Et ce, au détriment d’un personnel dont les conditions sont déjà très précaires et qui, pour plus de la moitié, ne bénéficie d’aucune CCT. La loi ambitionne de favoriser l’emploi alors qu’elle détruit en réalité le petit commerce qui n’a pas les ressources pour couvrir des plages horaires aussi étendues. Elle dit répondre à une demande des consommateurs alors qu’une majorité de citoyen-ne-s s’y est opposée à plusieurs reprises en votation populaire.
Fort de ces arguments, Unia s’attellera à convaincre le nouveau Parlement de suivre le Conseil des Etats plutôt que la commission. S’il n’est pas entendu, le syndicat n’aura pas d’autre choix que de recourir à la démocratie directe.