La Suisse rétrogradée pour son manque de protection contre les licenciements

Aujourd'hui, la Confédération syndicale internationale (CSI) présente le nouvel indice sur la liberté syndicale et la protection des droits du travail à la conférence de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Genève. La Suisse y passe du deuxième rang (violations répétées des droits) au troisième (violations régulières des droits). La raison la plus importante de cette dégradation est que la Suisse a négligé d'adapter sa protection insuffisante contre les licenciements aux obligations internationales.

L’indice global des droits évalue chaque année les pays sur une échelle de 1 à 5 en fonction de leur capacité à respecter les droits des travailleuses et des travailleurs. Au cours de la dernière période de référence, 21 cas de licenciements antisyndicaux ont été documentés en Suisse. Le nombre de cas non déclarés devrait être probablement encore plus élevé. La protection insuffisante du code des obligations contre de tels licenciements abusifs est alarmante. La Suisse n'a pas remédié à cette situation depuis des années et le nombre de cas de licenciements antisyndicaux reste constamment élevé. Cela se traduit maintenant par une rétrogradation dans le rapport de la CSI.

Échec de l'amélioration de la protection contre le licenciement en 2023

La Suisse est citée dans le rapport de la CSI avec douze autres pays dont la note s'est détériorée: «La note de la Suisse est passée à 3, ce qui reflète des violations régulières des droits des travailleuses et des travailleurs». Et encore: «En Suisse, qui est passée d'une note de 2 à 3, une tentative de la part de syndicalistes de premier plan pour obtenir une meilleure protection contre les licenciements antisyndicaux a échoué lorsque le Conseil fédéral a suspendu une médiation en décembre 2023».

Cette médiation tripartite a été convoquée en 2019 par le Conseil fédéral entre les partenaires sociaux, dans le but d'adapter la protection contre le licenciement en Suisse aux obligations internationales. Mais en décembre dernier, le Conseil fédéral a annoncé la « suspension » de la médiation sans que des résultats aient été obtenus. C'est pourquoi Unia s'engage avec l'Union syndicale suisse pour la préparation d'une initiative populaire afin de garantir une protection efficace contre les licenciements abusifs.

Unia exige une rencontre avec le Conseil fédéral

Les travailleurs et travailleuses qui s'engagent pour leurs collègues peuvent être mis à la porte beaucoup trop facilement et sans conséquences pour leurs employeurs. Cela a de graves conséquences économiques et psychologiques pour les personnes concernées. C'est pourquoi Unia a exigé une rencontre auprès du Conseiller fédéral Guy Parmelin avec des personnes concernées par les licenciements abusifs. La voix des travailleuses et travailleurs concernés doit être entendue directement par les décideurs. Un dialogue est nécessaire pour aborder les abus actuels.