Salaires: les femmes gagnent 1453 francs de moins par mois
La nouvelle enquête sur la structure des salaires démontre que les femmes sont toujours privées de 1453 francs par rapport aux hommes. (photo: Lucas Dubuis, Unia)
Dans certaines branches comme celui l’industrie de l’habillement, la différence de salaire atteint 14,1 pour cent. Dans les activités libérales, techniques et scientifiques, la spoliation des femmes peut même atteindre 2269 francs. Les conséquences sont lourdes : les femmes ne peuvent pas prendre part à la vie publique dans la même mesure et il suffit d’une facture imprévue pour compromettre leur budget. A fortiori, la pauvreté les guette dans la vieillesse.
Avec une différence de 400 francs par mois, la discrimination est étonnamment faible dans l’hôtellerie-restauration. C’est la preuve qu’il y a moins de différences dans les branches régies par des conventions collectives de travail (CCT) étendues prévoyant des salaires minimums.
Dans la moitié des cas, la disparité des salaires n’est pas imputable à la branche, au travail ou aux qualifications. Même à formation et à expérience égales, les femmes gagnent nettement moins que les hommes. Les discriminations sexistes demeurent par conséquent un problème de taille.
Une loi sur l’égalité inefficace
La Constitution fédérale exige l’égalité salariale entre femmes et hommes mais seules les 500 plus grandes entreprises employant plus de 100 personnes ont l’obligation de contrôler les salaires. Beaucoup de petites et moyennes entreprises s’en affranchissent alors que les statistiques démontrent que c’est là que l’écart des salaires entre les sexes est le plus large. L’impunité des entreprises qui discriminent les femmes en matière salariale est particulièrement choquante.
Des paroles aux actes, l’égalité des salaires maintenant!
Pour que les femmes soient enfin équitablement rémunérées, Unia demande:
- Des contrôles salariaux dans toutes les entreprises, y-compris les petites et moyennes entreprises.
- Des sanctions en cas d’infractions : les entreprises qui ne rémunèrent pas pareillement les femmes et hommes doivent apporter les corrections nécessaires et être sanctionnées d’une amende.
- Des salaires équitables dans les branches où les femmes sont majoritaires.
- Des places d’accueil abordables pour les enfants : les femmes doivent plus facilement pouvoir travailler à plein temps.
L’égalité des salaires est un droit élémentaire mais sans contrôles renforcés et sans sanctions, elle reste lettre morte. Il faut une réelle volonté et des mesures claires pour que les salaires soient enfin équitables !