Suite à l’état d’exception décrété le 16 mars, les courses de taxi ont diminué d’au moins 90%. Les conducteurs qui circulent encore sont dans l’impossibilité de couvrir leurs frais. Quelque 10 000 conductrices et conducteurs sont donc sérieusement menacés dans leur existence, car ils n’ont souvent pas de réserve. Des mesures de soutien sont urgemment nécessaires, faute de quoi toute une branche risque de s’effondrer.
Les mesures de protection ne peuvent pas être appliquées dans un taxi
Dans le cadre du transport professionnel de personnes, il n’est pas possible de respecter les mesures de protection prescrites par l’OFSP. La distance entre le chauffeur et le passager dans un taxi est d’environ 80 cm, et il y a aussi des contacts lors du chargement et du déchargement des bagages et lors du paiement.
Beaucoup de chauffeurs de taxis craignent d’être contaminés ou de propager le virus et restent donc chez eux sans revenu.
La santé d’abord: faire cesser l’activité de taxi sous cette forme
Les services de taxi doivent donc être interdits par ordonnance du Conseil fédéral. Cela contribuerait aussi à clarifier leur situation en ce qui concerne les indemnités via le système d’allocations pour perte de gain (APG). Tant que le secteur des taxis doit continuer à fonctionner, les conducteurs indépendants ne peuvent pas bénéficier des mesures de soutien des APG qui ont été décidées jusqu'à présent, même si les directives officielles leur font perdre pratiquement toutes leurs courses.
Afin de maintenir un service de base pour les courses de taxi absolument nécessaires, les cantons devraient avoir la possibilité d’éventuellement recruter des conducteurs de taxi volontaires, de les engager directement pour la durée de la crise avec des salaires suffisants pour vivre et d’équiper leurs véhicules de façon optimale.
Fonds de détresse pour les employé-e-s de plateforme
Dans le secteur des taxis, des milliers de prestataires sont employés par des plateformes qui refusent parfois de remplir leurs obligations d’employeur (par ex. Uber). En cas de baisse d’activité, elles ne versent pas de salaire et les employé‑e‑s ne sont pas assurés contre la perte de gain. La situation actuelle montre clairement les conséquences dévastatrices qu’aurait une nouvelle «ubérisation» du monde du travail.
Pour les employeurs comme Uber, il faut des contrôles urgents du respect des directives sanitaires. Les employé-e-s concernés doivent aussi avoir accès à des prestations de soutien car, en raison d’une omission volontaire de l’employeur, ils ne peuvent pas bénéficier d’instruments comme le chômage partiel.
Ces employeurs qui opèrent de façon illégale doivent être immédiatement contraints par les autorités à assumer leurs obligations.